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Grand Angle

Figuig : La situation humanitaire de plus en plus alarmante pour les réfugiés syriens

Refoulés d’Algérie la semaine dernière, une quarantaine de réfugiés syriens sont bloqués à la frontière maroco-algérienne. Entourée de soldats marocains au niveau de la zone tampon frontalière, l’une des femmes enceintes a accouché hier sans assistance médicale. Rabat et Alger, eux, se renvoient la balle. Détails.

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L'arrivée d'un des groupes de réfugiés syriens à Figuig. / Ph. Facebook Figuig Photographie
Temps de lecture: 3'

La situation humanitaire d’une quarantaine de réfugiés syriens bloqués à la frontière maroco-algérienne, à proximité de Figuig (région de l’Oriental), est alarmante. Alors que les autorités marocaines et algériennes se renvoient la balle sur la provenance de ces réfugiés, des sources associatives s’inquiètent de voir la situation s’empirer.

Une Syrienne donne naissance sans assistance médicale

Dimanche soir vers 22h30, parmi les femmes syriennes enceintes, l’une aurait donné naissance, sans assistance médicale ni soins, dans la zone tampon située à la frontière entre le Maroc et son voisin de l’Est. L’information a été confirmée par Hassan Ammari, représentant local de l’ONG internationale Alarm Phone. «Elle était enceinte de huit mois. Elle a accouché hier soir vers 22h30, cinq jours après son arrivée au Maroc», nous dit-il.

Ce dernier est catégorique sur la primature du droit international dans une situation pareille : «Actuellement, ils sont toujours ‘emprisonnés’ dans une zone qui regorge d’insectes, de scorpions et de serpents, où il fait très froid la nuit et très chaud le jour. Cette situation alarmante impose une intervention humanitaire quel que soit le problème, même si je suis contre l’idée de déployer cette aide seulement en cas d’urgence. Pour moi, un réfugié ayant demandé l’asile doit en bénéficier.»

D’après ce militant associatif, un infirmier de Figuig «a pu ausculter les enfants et les femmes et a tiré la sonnette d’alarme s’agissant de l’état de santé de plusieurs membres du groupe». L’infirmier a également jugé de «l’urgence de dépêcher un médecin spécialiste pour examiner trois cas préoccupants : cette femme enceinte, un enfant et une petite fille souffrant d’infection». Selon Hassan Ammari, «les autorités locales n’ont pas suivi les conseils de l’infirmier, arguant qu’elles attendent les ordres des hautes autorités».

«Rien n’a été fait jusqu’au drame d’hier soir. Ce matin, la situation n’a toujours pas changé. L’apport des repas n’est pas régulier et dépend de la volonté et de l’humeur des personnes sur place, d’après les témoignages des personnes qui suivent de près la situation. Il faut savoir qu’il s’agit d’une zone miliaire qu’aucun civil n’a le droit de franchir. Les habitants et les ONG fournissent les denrées aux soldats marocains. On ne sait pas si elles leur parviennent et si c’est suffisant pour tout le monde.»

Responsabilités partagées entre Rabat et Alger

Le représentant local d’Alarm Phone ne manque pas de fustiger les institutions averties pour ces cas de réfugiés. «Le Haut Commissariat des Nations unies pour les réfugiés, l’Organisation internationale des migrants, le Conseil national des droits de l’homme et les autorités ont été avertis mais aucune organisation n’est intervenue, ne serait-ce que pour porter assistance à cette femme enceinte», s’indigne-t-il. Il fait aussi savoir que ces Syriens ont adressé un appel d’urgence à plusieurs ONG et organisations, dont Alarm Phone.

Alors que le Maroc a convoqué l’ambassadeur algérien à Rabat, tout comme les autorités d’Alger qui ont protesté auprès du représentant du Maroc à Alger, Hassan Ammari tire à boulets rouges sur les deux pays : «Dans ce genre de situation, la Convention de Genève pour les réfugiés est claire. Les autorités des deux pays auraient dû prendre leurs responsabilités.» Pour lui, Rabat et Alger étaient censés accorder une attention particulière et une aide humanitaire aux enfants, aux mineurs et aux femmes. «Ils ont le droit de demander l’asile. De même, le HCR aurait dû se mobiliser. C’est malheureux que le droit international n’ait pas été appliqué.»

«Cet échange d’accusation est familier; ça n’a rien d’étonnant. Mais les deux pays sont responsables. Il faut qu’ils fassent quelque chose sur le plan humanitaire avant de régler les problèmes diplomatiques. La priorité est de penser à ces enfants et ces femmes enceintes.»

Hassan Ammari rappelle que le royaume avait pourtant lancé des initiatives au niveau des frontières orientales et que des réfugiés avaient été auparavant accueillis. Il insiste aussi sur le débat opposant aujourd’hui le Maroc à son voisin de l’Est quant à la provenance de ces Syriens. «Selon les témoignages recueillis lorsqu’on était en contact direct avec ces réfugiés, je vous assure que ces derniers ont affirmé venir d’Algérie et avoir traversé la frontière», dit-il. Le représentant local d’Alarm Phone de conclure : «Le fait de les abandonner en plein air est inacceptable, autant pour la conscience humaine que pour le droit international.»

safranlxyxy
Date : le 25 avril 2017 à 17h14
Se servir de la détresse et du malheur des opprimés syriens pour régler des comptes avec son voisin. C'est contraire à la morale et aux valeurs de l'islam .les dirigeants algériens n'ont aucun scrupule ni moralité.
lilia6
Date : le 25 avril 2017 à 14h11
Je vous jure que ce n'est pas vrai , Algerie ne fera jamais ça ,nous somme un peuple qui a un grand coeur et NIF ,il y a partout les Syriens et Africain , non non ne croyez pas ce qu'on dit .
yab7mars2017
Date : le 24 avril 2017 à 21h35
Le peuple Syrien n'a pas choisi cette situation. Il n'a pas choisi l'exil, le naufrage, la traversée de frontière et champs de mines pour chercher le bonheur. C''est un peuple de grande civilisation, de l'art, de poésie et de toutes les formes d'expression spirituelle. Une guerre atroce menée contre ce peuple dont les acteurs majeurs sont très connus : Les États-Unis, la France, l'Angleterre, la Turquie, l'Arabie saoudite, le Qatar, les Emirates Arabes Unis et des groupes criminels provenant de plus de 90 pays violer, égorger et tuer partout où ils sévissent. De quoi est-il coupable ? Voilà la bonne question qui dérange. Le Maroc, les Marocaines et les Marocains ont le devoir d'accueillir avec un grand cœur nos frères Syriens et leur donner un abri humain pour récupérer une partie de leur humanité. Celles et ceux qui n'ont vécu les périples de l'immigration, de l'éloignement et les souffrances qui en découlent ne comprendront jamais le poids d'un geste minime qu'il soit dans la production d'une chance pour l'espoir et la vie. Soyons toutes et tous dans l'air du temps ! Solidarité avec ces familles Syriennes qui frappent à nos portes. Le temps tourne. France
Poepiya
Date : le 24 avril 2017 à 15h25
on se plaint des europpéens mais nos pays d origine sont pas des exemples loin de la c est pire que la hongrie, la c est vraiment limite comparable a bachar el asad comment on peut laisser ses populations qui ont tout perdu, n ont plus rien et on les laisse mourir entre deux frontiere
Pas de pb
Date : le 24 avril 2017 à 14h55
Soubhanallah qu Allah leur vienne en aide... même dans l affliction la plus profonde fraternité et solidarité ne sont toujours pas au rendez-vous... l avenir de cette partie de l humanité se joue telle une vulgaire partie de cartes...
moirk
Date : le 24 avril 2017 à 13h49
Quelle honte!! Peu importe, il faut aider ces gens.Il faut demander á ces defugiés ce qu´ils veulent. Rester en Algérie ou renter au Maroc ? Les instrumentaliser pour régler des comptes...Non désolé c´est inhumain.... Quelle honte ! Encore les Arabes !!!!
Dernière modification le 24/04/2017 15:25
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