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Grand Angle

Par ses déclarations sur un hadith, Abou Hafs s’attire les foudres des milieux salafistes

Les déclarations d’Abdelwahab Rafiki alias Abou Hafs, continuent d’irriter ses frères salafistes au Maroc. Après avoir appelé à revoir les textes en matière d’héritage puis son appel à une révision de l’interprétation des textes religieux, l’ancien détenu de la prison Oukacha a remis en doute la véracité d’un hadith authentique. De quoi faire réagir Hammad El Kabbaj, Mohamed El Fizazi et Hassan Kettani. Détails.

Publié
Abou Hafs aux côtés d'Omar El Haddouchi et Hassan Al Kettani. / Ph. DR
Temps de lecture: 4'

Les déclarations d’Abdelwahab Rafiki alias Abou Hafs sur la véracité d’un hadith publié dans Sahih Al-Bukhari, suite à la victoire du parti de l’Union chrétienne-démocrate en Allemagne continuent de faire couleur beaucoup d’encre. Depuis dimanche, plusieurs figures de proue du salafisme au Maroc ne lésinent pas sur les mots pour critiquer la récente sortie médiatique d’Abou Hafs, à commencer par Hammad Kabbaj.

Hammad El Kabbaj et l’invitation de «s’éloigner» de ce domaine

Ce lundi, l’ancien candidat du PJD à Marrakech consacre tout un article sur son site pour répondre à Abdelwahab Rafiki. Il y estime d’abord qu’Abou Hafs «tire à nouveau et remet en cause les textes religieux avec une manière ridicule qui ne fait pas l'objet de considérations systématiques ou scientifiques».

Hammad Kabbaj rappelle que «L'authentique de l'imam Al-Bukhari» (Sahih Al-Bukhari) est un «manuel d’enseignement et un patrimoine scientifique mis par son auteur conformément aux connaissances scientifiques et à des méthodes de très haut niveau». «Un haut niveau scientifique plus élevé que celui d'Abu Hafs», poursuit-il, citant les occasions et les interventions où l’ancien détenu de la prison Oukacha se serait attaqué à certaines dispositions religieuses».

Pour le salafiste PJDiste, lorsqu’Abou Hafs a douté de la véracité du hadith : «Un peuple qui se fait gouverner par une femme ne connaitra jamais la réussite», il a «ignoré des outils méthodologiques qui doivent être pris en compte pour obtenir la signification du texte juridique». Il explique ensuite que «ce hadith est général mais il vise un cas particulier», affirmant que la femme dont parle de texte est «Bourane, fille de Kisrâ, roi de Perse».

Hammad Kabbaj conclut en conseillant au «frère Abou Hafs» de s’éloigner de ce domaine qui ne lui réussit guère, mais où il continue de critiquer et d’insulter les géants de la science et du Fiqh».

El Fizazi : Abou Hafs, cet «ennemi de Dieu et de son messager»

Pour sa part, le Cheikh Mohamed El Fizazi ne mâche pas ses mots pour critiquer Abdelwahab Rafiki. Contacté par Yabiladi, il nous déclare d’abord qu’ «Abou Hafs marche sur les pas de ses prédécesseurs». «Ce qu'il a dit aujourd'hui a été déjà dit hier sur la juive sioniste Tzipi Livni», nous explique-t-il avant d’ajouter que le salafiste proche de Hamid Chabat fait «échos de ses prédécesseurs».

«Ce qui est étonnant, c’est qu’il passe d’une polémique à l’autre, de l’ouverture du débat sur le mariage de la musulmane avec un non musulman aux piliers de la Sunnah. Il avait déjà critiqué et avait douté des dispositions en matière d’héritage. Maintenant il s’en prend au Sahih de Bukhari. Il a donc perdu la boussole.»

Pour El Fizazi, Abou Hafs «ne tardera pas à sortir défendre les homosexuels, les lesbiennes et les déjeuneurs du Ramadan». Il va même plus loin affirmant sans nuance qu’Abdelwahab Rafiki est devenu «l’ennemi de Dieu, de son messager et des musulmans».

Quant à la question de savoir si un contact aurait été établi entre lui et Abou Hafs pour discuter de cette dernière sortie médiatique, l’imam de la mosquée tangéroise Tarik Ibn Zyad nous déclare que «la distance intellectuelle» entre lui, Abou Hafs et Omar Haddouchi est «devenue énorme». «Il s'approche des laïques à l’instar d’Ahmed Assid. Avec qui voudriez-vous que nous discutions ?», s’interroge-t-il.

De son côté, le cheikh salafiste Hassan Al Kettani a lui aussi choisi de répondre à Abu Hafs. Dans une courte publication sur son compte Facebook, il a estimé que «désormais, parler des sens du Coran et de la Sunnah sont devenus tellement admissibles, au point que les plus concernés demeurent silencieux».

Abou Hafs : Malgré ces «réactions mitigées», d’autres «très favorables et encourageantes»

Réagissant aux critiques des milieux salafistes à son égard, Abdelwahab Rafiki nous déclare ce mardi que «des réactions de ce genre sont devenues une chose normale» pour lui. «Je ne me tourne plus vers ces réactions et je ne m’en soucie pas», a-t-il ajouté.

Il souligne que ce qu'il voulait était de «bousculer une partie de ce qui a été présenté en tant que réalités absolues qui ne doivent pas être critiquées».

«L’impasse que nous vivons, surtout au niveau du discours religieux, doit être ébranlée et secouée par de telles idées qui posent des questions critiques sur certains des problèmes réels apparaissant sous forme de contradiction entre les textes et la réalité. Il faut trouver des solutions à ces problèmes comme ceux liés aux femmes, leur leadership et leur responsabilité. Ces textes donne l'illusion que le rôle de la femme a été réduit par l'islam et que ce dernier ne la considère pas comme éligible à prendre en charge des responsabilités.»

Aux propos de Hammad Kabbaj, Abou Hafs rappelle que «c’est exactement ce que je dis : la problématique est posée par ceux qui rendent ce hadith général et utilisable indépendamment du temps ou du lieu». «Je crois que la réforme religieuse est une nécessité urgente et cela ne peut se faire sans sacrifice ou critique, mais je suis persuadé qu'à la fin, les gens devront trouver des solutions à ces problèmes», nous explique-t-il.

Dans sa réponse aux propos d’El Fizazi, Abou Hafs estime que le prêcheur de la mosquée Tarik Ibn Ziyad «personnalise les sujets sans discuter des idées». «Il divise les personnes en catégories, et tout cela est hors sujet. S’il veut discuter de l'idée, soit. Mais qu’il ne discute pas à propos de la personne à l’origine de cette idée parce qu’on sait que, dans ce cas, il ne dispose que d’arguments faibles et n’a pas la force de confronter une idée avec une autre plus forte», finit-il par lâcher.

Abu Hafs rappelle aussi que malgré ces «réactions mitigées», sa sortie médiatique a eu «des réactions très favorables et encourageantes, que ce soit dans la rue, par téléphone ou dans des messages». «Il y a une jeunesse engagée qui cherche aussi des solutions à ce genre de problématique», conclut-il.

White Bull
Date : le 02 octobre 2017 à 20h32
Voilà un "âalim" compté parmi les musulmans qui s'avère plus sioniste que Herzl... où va ce monde?
Dernière modification le 02/10/2017 20:27
FATEM95
Date : le 02 octobre 2017 à 10h46
Arrête avec ton simplisme. Ton attitude est juste un prétexte pour fuir le débat. Ton cerveau ne te permet même pas de comprendre la problématique de cet article. Ici il s'agit d'une question qui n'est pas tranchée entre gens qui interprètent un Hadith. Quand tu dis "l'interprétation des hadiths a été faite par les savants, ce travail est terminé", tu dis tout simplement n'importe quoi. Ce travail n'est jamais terminé. Des problématiques se posent tous les jours et il faut y réfléchir et y répondre. Et tu n'est pas un adepte du cerveau mais un adepte de la non-intelligence. Comme je l'ai dit l'Islam est fait pour l'éternité donc une religion vivante. Une religion de travail intellectuel. Sur la base de textes religieux.
memoLi
Date : le 01 octobre 2017 à 21h57
l'interprétation des hadiths a été faite par les savants ce travail est terminé nous devons juste vivre notre islam selon ce travail arrêtes de te prendre pour ce que tu n'es pas un cerveau ne suffit pas encore faut-il avoir la science et la science islamique ca demande des années de travail loin de yabiladi loin de tout
Citation
FATEM95 à écrit:
Trop facile, tu fuis pour ne pas répondre. De mon côté je t'ai répondu à tes remarques et toi tu me sors une généralité d'islamiste qui ne veut rien dire pour mettre fin à une discussion. La question est claire: pourquoi ne peut-on pas avoir une interprétation différente des hadiths ? Autrement dit pourquoi tu aurais raison et moi tord parce que tu l'as décrété. Ce n'est pas une question de light ou pas, je ne prends rien et je n'enlève rien, j'interprète c'est un travail de nature quasi scientifique. Qui fait appel au cerveau dont Dieu tout puissant nous a dotés.
FATEM95
Date : le 01 octobre 2017 à 21h39
Trop facile, tu fuis pour ne pas répondre. De mon côté je t'ai répondu à tes remarques et toi tu me sors une généralité d'islamiste qui ne veut rien dire pour mettre fin à une discussion. La question est claire: pourquoi ne peut-on pas avoir une interprétation différente des hadiths ? Autrement dit pourquoi tu aurais raison et moi tord parce que tu l'as décrété. Ce n'est pas une question de light ou pas, je ne prends rien et je n'enlève rien, j'interprète c'est un travail de nature quasi scientifique. Qui fait appel au cerveau dont Dieu tout puissant nous a dotés.
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memoLi à écrit:
Toi tu veux modeler l'islam a ta sauce Prendre ce qui t'arrange Laisser ce qui te dérange Un islam moderne Un islam light Pour muslims lights Très peu pour moi
memoLi
Date : le 01 octobre 2017 à 17h18
Toi tu veux modeler l'islam a ta sauce Prendre ce qui t'arrange Laisser ce qui te dérange Un islam moderne Un islam light Pour muslims lights Très peu pour moi
Citation
FATEM95 à écrit:
Si les choses étaient aussi simples les musulmans ne seraient pas aussi divisés et il n'y aurait pas autant de courants et de Madahib dans l'Islam. L'Islam est une religion vivante qui a suscité des débats et toi tu veux la renfermer dans tes CERTITUDES. Il y a l'authenticité des hadiths que je ne remets en cause et il y a les interpénétrations qu'on peut en faire. Un hadith est une phrase prononcée dans le contexte d'une réponse à une question, d'un évènement ou un simple acte de la vie courante. Des fois sortie de ce contexte particulier elle n'est plus applicable et c'est cela le travail du Fiqh. Et le 'savant du dimanche" il a un cerveau. Je ne suis pas sûr que le tien serve énormément.
FATEM95
Date : le 01 octobre 2017 à 15h40
Si les choses étaient aussi simples les musulmans ne seraient pas aussi divisés et il n'y aurait pas autant de courants et de Madahib dans l'Islam. L'Islam est une religion vivante qui a suscité des débats et toi tu veux la renfermer dans tes CERTITUDES. Il y a l'authenticité des hadiths que je ne remets en cause et il y a les interpénétrations qu'on peut en faire. Un hadith est une phrase prononcée dans le contexte d'une réponse à une question, d'un évènement ou un simple acte de la vie courante. Des fois sortie de ce contexte particulier elle n'est plus applicable et c'est cela le travail du Fiqh. Et le 'savant du dimanche" il a un cerveau. Je ne suis pas sûr que le tien serve énormément.
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memoLi à écrit:
lorsqu'un hadith est sahih (authentique) il ne persiste aucun doute a son sujet revois tes bases au lieu de jouer au savant du dimanche
memoLi
Date : le 30 septembre 2017 à 20h17
lorsqu'un hadith est sahih (authentique) il ne persiste aucun doute a son sujet revois tes bases au lieu de jouer au savant du dimanche
Citation
FATEM95 à écrit:
Pour revenir au sujet, je pense que ce que fait cet Abou Hafs est un mal nécessaire quel que soit ce qu'on peut en penser. Un Hadith malgré le fait que ce soit un Sahih reste un hadith et n'a pas force de Sourate. Il reste un doute sur son authenticité et il ne faut jamais oublier qu'il a été prononcé dans des circonstances d'il y a quatorze siècles. Pourquoi ne pas chercher, sans le démentir, les portes d'ouverture qui permettent de le réinterpréter ? Ceux qui disent qu'on va légaliser l'homosexualité ou je ne sais quoi c'est une preuve qu'ils veulent éviter un débat dont ils n'ont pas les capacités, les arguments te les armes. Bref, ils sont dans les certitudes et ils veulent les imposer. Le problème qui va se poser c'est qu'il y aura autant d'interprétations que de pays, voire de communautés musulmanes. C'est notre drame. Nous n'avons aucune organisation digne de ce nom pour s'occuper de ce genre de question sans s'écharper et sans arrière-pensées politiques.
FATEM95
Date : le 30 septembre 2017 à 17h48
Pour revenir au sujet, je pense que ce que fait cet Abou Hafs est un mal nécessaire quel que soit ce qu'on peut en penser. Un Hadith malgré le fait que ce soit un Sahih reste un hadith et n'a pas force de Sourate. Il reste un doute sur son authenticité et il ne faut jamais oublier qu'il a été prononcé dans des circonstances d'il y a quatorze siècles. Pourquoi ne pas chercher, sans le démentir, les portes d'ouverture qui permettent de le réinterpréter ? Ceux qui disent qu'on va légaliser l'homosexualité ou je ne sais quoi c'est une preuve qu'ils veulent éviter un débat dont ils n'ont pas les capacités, les arguments te les armes. Bref, ils sont dans les certitudes et ils veulent les imposer. Le problème qui va se poser c'est qu'il y aura autant d'interprétations que de pays, voire de communautés musulmanes. C'est notre drame. Nous n'avons aucune organisation digne de ce nom pour s'occuper de ce genre de question sans s'écharper et sans arrière-pensées politiques.
memoLi
Date : le 28 septembre 2017 à 21h55
Je ne suis ni désobligeant ni irrespectueux envers les femmes C toi qui a un pb de compréhension
Citation
"charmeur de serpent" à écrit:
@memoLi Arrête de raconter n'importe quoi. Même si la femme n'est pas égale à l'homme, il y a des manières de le dire sans être désobligeant et irrespectueux envers la femme. D'après les Oulamas (Savants) Sunnites, la femme a une demi-part dans 4 cas, égale à l'homme dans 30 cas et dépassent l'homme dans 10 cas. Je vous invite à regarder la vidéo que j'ai proposée dans un commentaire précédent.
Bru001
Date : le 28 septembre 2017 à 19h08
Il a raison. "les sahihs" sont pleins de conneries (faux hadiths): une des raisons de la décadence
Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com