Menu

Grand Angle

Se débarrasser de l’Istiqlal ou déclarer son échec au roi, les choix difficiles de Benkirane

Après trois semaines de consultations, déclarées et discrètes, il n’y a pas encore de gouvernement. Deux pistes s'offre à Benkirane en vue de dépasser le blocage : sacrifier l’Istiqlal sur l’autel des «intérêts de la nation», comme l’exige le RNI et ses deux alliés stratégiques, ou solliciter une intervention royale. Explications.

Publié
Hamid Chabat, secrétaire général du Parti de l'Istiqlal et Abdelilah Benkirane, chef du gouvernement désigné. / DR
Temps de lecture: 2'

Après 34 jours de consultations, Abdelilah Benkirane avait présenté le 3 janvier 2012 son cabinet au roi Mohammed VI. Sauf surprise majeure, le PJDiste ne pourra battre son record, les consultations étant au point mort. Le chef du gouvernement désigné n’est pas encore parvenu à constituer une majorité à même de lui assurer le vote de confiance à la Chambre des représentants. Les exigences du RNI, qui ne s’arrêtent pas à la simple mise à l’écart de l’Istiqlal mais concernent également la communication de Benkirane en fin de semaine, exaspèrent le secrétaire général de la Lampe. Sa déclaration «nous ne céderons pas au chantage», résume bien ce bras de fer engagé entre lui et Akhannouch.

L’arbitrage royal est entre les institutions et non pas entre les partis (Constitution)

Pour le moment, chacun des deux protagonistes campent sur ses positions. Benkirane a tenté vainement de «persuader» l’Union constitutionnelle, avec ses 19 députés, de rejoindre sa coalition. L’UC a rejeté l’offre tout en réitérant son attachement à son «alliance stratégique» avec le RNI. Le Mouvement populaire, fort de ses 27 sièges à la Chambre des représentants, a décliné une invitation du PJDiste d’initier un 2e round de consultations.

En cas de poursuite du blocage y aura-t-il un arbitrage royal, sachant que la constitution du 1er juillet 2011 ne prévoit aucune solution à cette impasse ? «Le roi intervient entre les institutions et non pas entre les partis, comme l’annonce clairement l’article 42 de la Constitution», nous confie une source. Et d’ajouter que «le souverain a tenu jusqu’à présent à respecter à la lettre la loi fondamentale, et ce en désignant le chef de parti arrivé premier à l’issue des législatives du 7 octobre, en l’occurrence Abdelilah Benkirane».

«Son intervention, précise-t-elle, ne pourrait être effective que si le secrétaire général du PJD informe officiellement le monarque de son échec à former une majorité». La même source avance que le précédent relatif aux problèmes de communication entre le roi et Benkirane (affaire du cadeau royal à sa mère) semblent éloigner une telle option. D’autant que les PJDistes restent convaincus que des membres influents au sein de l’entourage royal leur sont hostiles.

Pour le moment, Abdelilah Benkirane s’accroche à son nouvel allié de l'Istiqlal, mais pour combien de temps ?

Emission spécial MRE
2m Radio + Yabiladi.com