Cinéma : « What a Wonderful World » sur ARTE, ce soir

L’histoire se passe dans la capitale économique du Maroc. Kamel (Faouzi Bensaidi) est un tueur à gages. Il reçoit des contrats par Internet et les exécute. Souad (Fatima Attif), se livre occasionnellement au plus vieux métier du monde, la prostitution, et se fait joindre par ses «clients » sur le portable d'une amie, Kenza (Nezha Rahile). Cette dernière est agent de le circulation, et loue son appareil aux personnes qui n'en ont pas pendant ses pauses. Kamel « fréquente Souad, et comme c'est Kenza qui décroche, Kamel tombe amoureux de la voix de celle-ci ». Et il part alors à sa recherche. « C'est alors qu'un jeune hacker professionnel nommé Hicham infiltre par hasard la messagerie du tueur à gages » et découvre les moindres détails du gagne-pain macabre auquel s’adonnait ce dernier.
« Comme son titre l'indique, WWW intègre la toute-puissance d'Internet », commente Jean-Luc Douin du quotidien Le Monde. La puissance d’un nouvel outil dans le cadre d’une ville aux multiples réalités et dans laquelle « Maroc archaïque et Maroc moderne s'entrechoquent », poursuit le journaliste français.

Pour arriver à ce résultat, Faouzi n’a pas lésiné dans les techniques de tournage. Se retrouvant tantôt derrière la caméra en réalisateur-scénariste, tantôt devant l’objectif sous le personnage de Kamel. « Kamel est celui qui me relie le plus aux références du genre que je voulais réaliser. Celles du polar, du film noir, que j’ai intégrées aux réalités du Maroc », révèle le réalisateur, lors d’une interview accordée au site afrik.com. « Travellings latéraux et ralentis, comédie musicale et parodie de muet avec dialogues sur carton, fiches biographiques des personnages incrustées sur l'écran, clins d'œil au conte de Cendrillon, dessin animé et castagne tournant à la rumba », détaille Jean-Luc Douin, le journaliste du Monde.

Faouzi n’en est pas à sa première production. Il a d’abord fait ses premiers pas dans le monde du théâtre comme metteur en scène. En 1997, il est l’auteur d’un premier court-métrage, « La falaise », qui a été auréolé de 2 prix à travers plusieurs rencontres cinématographiques internationales. En 2000, il fait sortir sur le marché deux autres court-métrages, « Le Mur » et « Trajets », primés respectivement aux festivals de Cannes et de Venise. Trois ans plus tard, il réalise son premier long-métrage intitulé « Mille Mois », lequel a reçu un double prix au Festival de Cannes et projeté dans les salles obscures d’une dizaine de pays à travers le monde.

Vient alors WWW, qui a apporté un nouveau souffle et de nouvelles récompenses au monde du cinéma marocain, en raflant le Grand Prix et le Prix de la meilleure mise en scène du Festival du Film d’Alexandrie. Le film a ensuite fait le tour du monde en représentant le Maroc au Festival du film arabe, à Los Angeles, à la Mostra de Venise, au Festival Cinéma East de New York, ainsi qu’à Washington au Festival International du Film… Cela, après avoir occupé pendant un bon bout de temps la tête du box office marocain.

La chaîne franco-allemande ARTE nous invite ce soir, à 23h15 (heure de Paris) et durant 1h30, à la découverte d’un Casablanca, vu sous les yeux d’un tueur à gages, d’une fille de joie et d’un jeune hacker. L’œuvre sera rediffusée sur la même chaîne le 3 octobre, à 03h00 du matin (Heure de Paris)… Silence ! Ça tourne.