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Grand Angle

Histoire : Un ancien colonel de l’armée avance une nouvelle version sur le décès du général Dlimi

Plus de trente ans après son décès, le nom du général Ahmed Dlimi revient sur les devants de l’actualité au Maroc. Et c’est un de ses proches, le colonel Abdellah Kadiri, qui évoque les causes, selon lui exactes, du décès de l’enfant le plus populaire de Sidi Kacem. Dans cet article nous avons tenu à donner cette version et celle défendue par le lieutenant Ahmed Rami.

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A la veille de la première visite de François Mitterrand au Maroc, le général de division Ahmed Dlimi trouva la mort dans un accident de la route. Le 22 janvier 1983, la radio et la télévision marocaines diffusèrent le communiqué officiel suivant : «Accident de la circulation à Marrakech. Sur le chemin de son domicile, le général Dlimi a trouvé la mort en percutant un camion». Une version officielle qui, jusqu’à présent, ne fait pas l’unanimité. L’ancien colonel de l’armée de terre Abdellah El Kadiri, et ami du général Ababou, auteur du putsch de 1971, reconverti depuis en politique, vient d’ajouter quelques ingrédients au mystère du décès d’Ahmed Dlimi. Dans ses mémoires, publiées par le quotidien Al Massae, le secrétaire général de la petite formation du parti démocratique national (PDN), soutient que l’ancien bras droit de Hassan II, entre 1972 et 1983, aurait été liquidé parce qu’il était au courant de quelques «comportement immoraux» survenus au palais. Il en aurait même informé le roi. Ce dernier, toujours selon El Kadiri, n’aurait apparemment pas accepté que Dlimi soit en possession de telles informations. La suite est connue.

Une version déjà exprimée par l’auteur du livre «Les officiers de Sa Majesté»

Mahjoub Tobji, commandant des FAR, exilé aujourd’hui en France, avait déjà émis cette hypothèse dans son livre «Les officiers de Sa Majesté : Les dérives des généraux marocains», édition Fayard en 2006. L’ancien aide de camp de Dlimi apporte davantage de détails sur les circonstances qui seraient, selon lui, à l’origine non seulement du décès de son supérieur hiérarchique immédiat mais également de celui du colonel Mohammed Bouaâtar, que le militaire présente comme «un autre fidèle de Dlimi». Tobji récuse toute velléité putschiste de Dlimi : «Contrairement à ce qui a été écrit par plusieurs auteurs, pas plus Bouaâtar que Dlimi n’ont été mêlés de près ou de loin à un quelconque coup d’Etat», affirme-t-il dans son livre. Toutefois la présentation de l’enfant de Sidi Kacem en tant que «Richelieu version moderne», tendrait à accorder du crédit aux propos du lieutenant Rami

Ahmed Rami, un ancien militaire, contexte cette version

Pour le lieutenant Ahmed Rami, réfugié en Suède, depuis l’échec du putsch mené par Oufkir en 1972, la mort de Dlimi serait la conséquence de la découverte de son plan de renverser la monarchie. Une position qu’il défend avec véhémence. Un mois après le tragique accident, Rami accorde des interviews à des radios arabophones en Europe, à une télé française et au quotidien Le Monde, soutenant qu’il aurait rencontré, décembre 1982,  le général à Stokholm et qu’il lui aurait fait part de ses plans visant à mener un coup d’Etat. Rami, parait sûr de ces informations, au point de donner la date même de cette opération, qui était programmée en juillet 1983.  

L’affaire Dlimi, au même titre que celle de Mehdi Ben Barka, demeurent des énigmes dans l’histoire moderne du Maroc. Les deux hommes nourrissaient, à un moment de leurs vies, l’ambition de prendre le pouvoir. Ils se seraient même rencontrés, un certain 29 octobre 1965, dans une villa à Paris. Sur les versions de leurs décès, les avis divergent. Et depuis leur disparition, chacun y va de sa propre lecture.

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