Le principal accusé dans l’attentat terroriste contre le café Argana à Marrakech, refait parler de lui. Adil El Otmani, originaire de Safi, annonce, dans un nouveau communiqué relayé par une ONG de défense des détenus islamistes, qu’il observe, depuis le 24 juillet, une grève de la faim pour revendiquer sa libération. Condamné à la peine capitale, l’auteur présumé de l’explosion du 28 avril 2011, revient sur les péripéties de son arrestation et réitère son innocence.
Il se dit convaincu que la majorité des Marocains sait qu’ «un simple vendeur de chaussure ne peut en aucun cas planifier une telle opération de ce genre, assurer sa logistique et s’équiper en matériel militaire pour son exécution».
Adil el Otmani avait demandé au roi son exécution
Pour Adil El Otmani, toute l’affaire d’Argana est montée de toute pièce par «des parties occultes» qu’il qualifie de «chauves-souris de l’obscurité» afin de stopper l’élan du mouvement de contestation qu’avait connu le Maroc en 2011, à l’instar des autres pays du «Printemps arabe».
Adil El Otmani sollicite, dans son communiqué, la solidarité des Marocains dans l’épreuve qu’il traverse. Et de rappeler au passage qu’il a refusé des sommes mirobolantes d’argent pour qu’il «endosse toute la responsabilité de l’attentat».
Quant à ces conditions de détentions dans la prison Moul El Bergui à Safi, sa ville natale, elles ne sont guère encourageantes. Il accuse la direction de le priver de ses droits en tant que condamné à la peine capitale. En effet, la loi 23/98, publié dans le bulletin officiel du 16 septembre 1999, accorde à cette catégorie spéciale des avantages durant leur incarcération. Adil El Otmani avance qu’il n’en bénéficierait pas, estimant que les «barons de la drogue sont mieux traités en échange de sommes d’argent».
Cette nouvelle sortie médiatique d’El Otmani intervient presque cinq mois après qu’il ait adressé, en mars, une lettre au roi Mohammed VI dans laquelle il demande son exécution.