Cette année, le discours du trône foisonne de nouveautés. Outre le ton ferme à l'égard de l'Algérie sur la question du Sahara occidental, le roi Mohammed VI n’a pas laissé passer l’occasion qu'offre un moment aussi solennel qu’est le discours du trône sans lancer un rappel à l’ordre à son fougueux chef de gouvernement sur l’héritage que lui ont légué les autres cabinets.
«Au cours de cette marche, tous les gouvernements précédents ont déployé, sous Notre impulsion, des efforts méritoires pour donner corps à Notre vision en matière de développement et de réforme». Et de poursuivre que «tant et si bien que Notre gouvernement actuel a trouvé entre ses mains, dans le domaine économique et social, un héritage sain et positif, constitué d'actions constructives et de réalisations tangibles. Nous ne pouvons donc que l'encourager à aller de l'avant avec autant de volonté et de détermination, pour réaliser davantage de progrès, dans le cadre du processus vertueux engagé sous Notre conduite».
Le PJD devra réviser toute sa politique de communication
Des propos qui tombent au mauvais moment pour le PJD, ses ministres et surtout pour le secrétaire général du parti de la Lampe. Voilà plus de 19 mois que toute la machine des islamistes s’obstine à dénigrer le travail laissé par les autres gouvernements. Début ramadan, une altercation verbale s’était produite au parlement entre le ministre de l’Enseignement supérieur et le député de l’USFP Ahmed Réda Chami sur justement le travail accompli par les autres cabinets. L’ancien ministre de l’Industrie, sous l’équipe Abbas El Fassi, s’est opposé aux déclarations de Lahcen Daoudi avançant qu’avant l’arrivée du PJD à la primature la situation était chaotique.
Après ce rappel à l’ordre du roi à son chef de gouvernement, les frères de Benkirane sont invités à réviser de fond en comble leur politique de communication, marquée par une ferme volonté d'attribuer aux autres la mauvaise phase que traverse le pays. Dorénavant, ils sont tenus, comme le souligne le souverain, de «réaliser davantage de progrès». Abdelilah Benkirane n'avait surement pas besoin de ce désaveu royal en pleine crise gouvernementale.