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Grand Angle  

Diaspo #349 : Abdallah Lamane, de la France au cercle d’excellence de Havard-MIT

D’un père orienté vers les sciences au cours de ses années d’études au Maroc et porté sur la réussite scolaire de ses enfants, Abdallah Lamane honore les sacrifices de ses parents en étant l’un des meilleurs éléments durant son parcours. Ce goût de l’effort l’a amené à devenir le premier marocain à intégrer le cercle d’excellence internationale de Harvard-MIT, où il est admis pour un doctorat en «Health, science and technology». Ses ambitions sont grandes pour faire avancer la recherche de pointe et prévenir les cancers.

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Abdallah Lamane
Temps de lecture: 4'

Etudiant en dernière année à CentraleSupélec, Abdallah Lamane et ses parents peuvent aujourd’hui être fiers. L’enfant prodige a été accepté pour un doctorat ultra-sélectif en ingénierie médicale Health Sciences and technologies, commun à Harvard et au MIT. Un parcours qui a été très médiatisé en France, ces derniers mois.

En effet, le jeune de Chanteloup-les-Vignes est l’un des rares étudiants français à avoir intégré ce cursus prestigieux. Il est aussi et surtout le premier marocain à accéder à ce doctorat. «C’est un exercice nouveau pour moi de me trouver dans les médias, à cette occasion. Mais je suis conscient du devoir de représentation que nous avons pour les personnes qui ont eu les mêmes parcours de vie que nous, en tant que français ayant grandi dans un milieu très modeste, mais aussi en tant que citoyen marocain. C’est un devoir que je prends à cœur et que j’accomplis au quotidien avec un grand plaisir», nous déclare Abdallah Lamane.

Né en région parisienne, d’un père agent d’entretien arrivé en France dans les années 1980, Abdallah Lamane n’a pas eu le parcours de vie le plus fréquent des étudiants destinés à une telle réussite scolaire. Malgré la sous-représentation des enfants issus de milieux modestes dans les filières d’excellence, il est l’exemple vivant et inspirant que cette réussite est bien possible, grâce à l’accompagnement et à la bienveillance du cocon familial qui a surveillé de près sa scolarité. Aujourd’hui, il s’engage également dans le milieu associatif et de réseautage estudiantin, afin d’éclairer le chemin de ses pairs qui pourraient se trouver une vocation dans les filières d’ingénierie.

Le goût du travail acharné

Très tôt, Abdallah Lamane s’est distingué comme un brillant élève, en mathématiques comme dans les autres matières. A travers l’éducation de ses parents, il a précocement intégré le goût de l’effort et l’investissement personnel comme clés de voûte de la réussite. «La réussite scolaire a été le pilier essentiel de toute mon éducation. Mes parents m’ont appris à faire une force de ce qui était une inégalité ou un biais négatif pour moi. Ils ont toujours ancré l’école dans mon éducation et je leur en suis très redevable aujourd’hui», nous dit-il.

A Chanteloup-les-Vignes, d’autres parcours de vie similaires l’ont inspiré. «J’ai la chance aujourd’hui de témoigner pour motiver la jeune génération et porter haut les valeurs de travail et de réussite», nous a-t-il déclaré. Après le baccalauréat, Abdallah opte pour des études orientées vers d’ingénierie, avec des classes préparatoires pour les grandes écoles d’ingénieurs. Il est admis au lycée Janson de Sailly du 16e arrondissement de Paris, l’un des plus sélectifs. C’est une première satisfaction pour le jeune étudiant, ainsi que pour ses parents.

«C’était une grande étape dans mon parcours parce que c’était la reconnaissance de tous les efforts que j’ai pu accomplir lors de mes années de lycée. Je pense que cela a été aussi un bouleversement qui a mené, grâce à mes efforts, à mon admission à Supelec après les prépas.»

Abdallah Lamane

Lors de cette dernière année, Abdallah décroche une bourse de recherche et prend son envol pour les Etats-Unis. Il fait un premier stage de six mois à Stanford, puis un autre de la même durée à Harvard, deux établissements également prestigieux. C’est là qu’il a le déclic pour s’orienter vers des études doctorales, au sein d’une institution d’excellence qui ne compte que 4% de taux d’admission.

«Mon projet académique était construit au fur et à mesure de mon parcours. Comme j’ai eu la chance de passer six mois à l’université de Stanford, j’ai pu avoir l’opportunité de bien comprendre ce qu’est la recherche, en travaillant au sein de laboratoires de pointe mondiale. J’ai pu aussi visualiser les options possibles pour moi, au terme de mes études à Supelec.»

Abdallah Lamane

Avancer sur la recherche pour anticiper la détection des cancers

C’est là qu’Abdallah Lamane prend connaissance de programmes de thèse, dont l’un des plus anciens en ingénierie biomédicale, un des plus sélectifs et des plus connus : Health, Science et Technology, conjoint au Harvard et au MIT. «On est dans une logique sélective au niveau international, le savoir n’ayant ni frontières, ni restrictions. Ce qui intéresse les superviseurs du programme est ce que les candidats ont comme compétences et comme talents», décrit-il, se félicitant de faire partie du cercle très privilégié des admis à cet univers académique. «J’aurai à cœur de lever haut les couleurs du drapeau national», s’enthousiasme-t-il.

L’objectif de ce cursus doctoral est d’utiliser l’intelligence artificielle et les processus d’apprentissage de l’IA, pour analyser l’imagerie médicale et les scanners permettant de détecter les tumeurs cancéreuses. Des utilisations existent déjà pour la mammographie et les dépistages du cancer du sein. Pour Abdallah Lamane, l’idée est d’approfondir la connaissance dans cette technologie, de manière à rendre la détection des tumeurs plus précoce, le modèle manuel étant chronophage et comportant plus de marge d’erreur.

«L’un des objectifs de ma thèse sera de se concentrer sur certains types de cancers pour développer des modèles qui aideront les radiologue à ne pas rater des tumeurs, accélérer la détection et pouvoir avoir plus de temps à accorder au patient», nous explique le doctorant. L’une des autres finalités pour Abdallah Lamane reste celle de créer sa propre entreprise, toujours dans le domaine de l’oncologie et de l’intelligence artificielle.

Sa vision est d’orienter vers un algorithme développé au cours de sa recherche ou sur la base des travaux effectués durant son doctorat. Voyant grand pour son avenir, il reste confiant sur l’environnement de Boston, qu’il considère être «à la pointe de la technologie mondiale» et «un terrain fertile pour construire ce projet».

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