A quelques semaines de la tenue de son 18e congrès, le Parti Istiqlal fait de nouveau scandale. En cause, la fuite d’un message audio attribué au président de son groupe de députés, Noureddine Modiane, sur le «passé» de l’ancienne parlementaire Rafiaa El Mansouri, également du PI, qui exerce actuellement les fonctions de vice-présidente du Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima.
L’auteur de l’audio, de cinq minutes, consulté par Yabiladi, a proféré des insultes à l’endroit de Mme El Mansouri, sur son passé, ses origines familiales et révélant la nature de la relation qu'il entretenait avec elle. Le message tombe sous le coup de l'article 447-2 du Code pénal. Le texte «punit la diffamation et la diffusion ou la distribution d'informations relatives à la vie privée des gens sans leur consentement. Ces actes sont punis d'emprisonnement de six mois à trois ans, assortis d'une amende de 2.000 à 20.000 dirhams».
Rafiaa El Mansouri a porté plainte contre Modiane. La police scientifique a commencé à analyser le message audio pour déterminer si le député Modiane en est réellement l’auteur.
L’Istiqlal était connu pour sa discipline
Dans des déclarations à Yabiladi, une source au sein du PI fait le lien entre cette polémique est le prochain congrès du PI. «De puissantes parties au sein de l’Istiqlal veulent écarter le Rifain Modiane de la direction qui verra le jour après le 18e conclave».
Avant la tenue de cette échéance, le groupe des conseillers de l’Istiqlal au sein du Conseil de la région Tanger-Tétouan-Al Hoceima a demandé, dans une lettre adressée le 14 mars au secrétaire général Nizar Baraka, de geler, à titre provisoire, l’adhésion de Noureddine Modiane audit groupe, en attendant les résultats de l’enquête menée par la police de Tanger.
Cette affaire a été précédée par la fuite d’une vidéo immortalisant une gifle donnée, lors de la dernière session du conseil national du PI, tenue fin février à Bouznika, par Youssef Abattouy, membre du comité exécutif du parti, au député Moncef El Toub.
Deux événements qui ne sont que la face visible des profondes divergences qui fracturent le parti de la Balance, et ce depuis bien des années. Ce sont d’ailleurs ces disputes au sommet de la formation qui ont retardé l’annonce de la date du 18e congrès, deux années et quelques mois après l’expiration du mandat de l’actuelle direction du parti. En effet, la tenue du 17e congrès du PI remonte à octobre 2017. Pour rappel, l’article 49 de la loi organique n° 29-11 relative aux partis politiques, précise que «tout parti doit réunir son congrès national au moins une fois tous les quatre ans. En cas de non-réunion dudit congrès pendant cette période, le parti perd son droit de financement public. Le parti récupère ce droit à compter de la date de régularisation de sa situation».
Au Maroc, et contrairement à plusieurs formations de gauche, l’Istiqlal était connu pour sa discipline. Les problèmes se réglaient exclusivement au sein du cercle de la famille politique.