Des experts de l'ONU ont dénoncé, lundi le manque de responsabilité, en Espagne et au Maroc, après la mort en juin de plusieurs dizaines de migrants subsahariens qui tentaient d'entrer dans l'enclave espagnole de Melilla. «Il est alarmant qu'il n'y ait toujours pas de responsabilité concrète plusieurs mois après que des dizaines de migrants d'origine africaine, dont des réfugiés et des demandeurs d'asile, ont été tués lors de violents affrontements avec les forces de sécurité de Melilla, en Espagne», indiquent-ils dans un communiqué cité par l’agence Belga.
Les experts ont appelé, en vertu du droit international et des droits humains, à «une enquête approfondie, des réparations aux victimes et à leurs familles, ainsi que des garanties que cela ne se répètera pas». La rapporteuse spéciale de l'ONU sur les formes contemporaines de racisme et le groupe de travail d'experts sur les personnes d'ascendance africaine ont également établi un bilan d'au moins 37 morts de ce drame, contre 23 morts selon les autorités marocaines et 27 d'après l'AMDH.
«Des dizaines d'autres ont été blessés en raison d'un usage excessif et mortel de la force par les autorités marocaines et espagnoles», ont souligné ces experts, nommés par le Conseil des droits de l'Homme de l'ONU mais qui ne s'expriment pas au nom de l'ONU, précise-t-on. Pour eux, «la violence documentée dans des vidéos aux portes de Melilla révèle d'une manière tragique le statu quo des frontières de l'Union européenne, l'exclusion sur une base raciale et la violence meurtrière déployée pour repousser les personnes originaires de l'Afrique et du Moyen-Orient et les autres populations non blanches».
Ces personnes ont été repoussées «en violation de leurs droits garanties par le droit international des réfugiés ou des droits de l'homme», tranchent-ils.