La 77e session de l’Assemblée générale de l’ONU a donné l’occasion aux ministres des Affaires étrangères du Maroc et l’Espagne d’évaluer la nouvelle étape dans les relations entre les deux pays, initiée le 18 mars avec l'annonce du soutien de Pedro Sanchez à la solution marocaine d'autonomie au Sahara.
«Nous avons réalisé des progrès plus que significatifs dont les peuples marocain et espagnol profitent déjà», s’est félicité José Manuel Albares dans des déclarations à la presse au terme de ses entretiens avec Nasser Bourita, ce mercredi 21 septembre à New York. En témoigne, a-t-il noté, «la reprise des liaisons aériennes, maritimes et terrestres qui a permis à des milliers de familles d'être réunies cet été grâce à cette opération, après ces années de pandémie».
La lutte contre l’immigration irrégulière est un autre motif de satisfaction pour le chef de la diplomatie espagnole. «Les chiffres ont été réduits de 20% au cours des quatre derniers mois par rapport à l'année précédente», a reconnu Albares. Un constat que certaines parties en Espagne, notamment aux Iles Canaries, refusent d’admettre pour des considérations politiciennes, liées au soutien de Pedro Sanchez au plan marocain d’autonomie au Sahara occidental.
Vers un sommet entre l’Espagne et le Maroc avant la fin de l’année
La nouvelle étape entre Rabat et Madrid sera consacrée par la tenue, avant la fin de cette année, d’une nouvelle session de la haute commission mixte entre les deux pays, qui sera présidée par Aziz Akhannouch et Pedro Sanchez.
«L'objectif étant que cela soit possible au cours du mois de novembre (…) Ce sera une nouvelle occasion de faire le point et de continuer à avancer ensemble et à réaffirmer l'amitié hispano-marocaine.»
La dernière édition de ce cadre de coopération remonte à 2015 à Rabat. Pour rappel, le sommet maroco-espagnol, qui était prévu en décembre 2019 à Casablanca, avait été reporté à une date ultérieure, sous prétexte de la «propagation de la pandémie de la Covid-19». L’hospitalisation du chef du Polisario, en catimini et sous une fausse identité à Logroño, en avril 2021, avait vite enterré les fragiles premiers pas pour l’organisation d’une réunion de haut niveau.
Partageant le même optimisme sur l’évolution des relations entre les deux pays, Nasser Bourita a souligné que «les relations entre Rabat et Madrid, comme l’a affirmé SM le Roi, ont franchi une étape nouvelle et sans précédent, basée sur le respect mutuel, la forte ambition, outre la mise en œuvre des engagements communs au service des intérêts des deux pays et en faveur de la paix et la stabilité régionales».
«Nous avons constaté que plusieurs points contenus dans cette Déclaration (du 7 avril, ndlr) ont été réalisés», a affirmé pour sa part Nasser Bourita. Le ministre des Affaires étrangère a, par ailleurs, salué «la dynamique des visites entre les ministres des deux pays», notamment les titulaires des maroquins de l’Intérieur, la diplomatie et la santé.