Des sources concordantes ont rapporté, ce mercredi, que la police a effectué une descente dans un café situé au centre de la ville de Casablanca, qui servait des repas et des boissons à ses clients pendant la journée du ramadan. Selon les mêmes sources, un groupe de jeunes marocains «ayant rompu le jeûne sans motif légitime» ont ainsi été arrêtés pour non-respect du jeûne, pénalisé par la loi marocaine.
Elles précisent que d'autres jeunes qui utilisaient l'espace pour travailler n'ont pas été arrêtés, tout comme des ressortissants étrangers qui se trouvaient sur place au moment de l’intervention. Parallèlement à celle-ci, un groupe de citoyens s'est rassemblé devant le café, qui ouvrait ses portes pendant le Ramadan.
Selon les messages reçus par le Collectif Hors-la-loi, des proches des personnes arrêtées au café la Cadence, «les femmes ont été relâchées». «Elles ont été examinées par une femme pour prouver qu’elles ont leurs règles», dénonce le mouvement sur Twitter.
Exactement ! Elles ont été examinées par une femme pour prouver qu’elles ont leurs règles. No kidding. Check notre dernier tweet ? #STOP222 https://t.co/ZnG1CAFLnS
— Moroccan Outlaws 490 (@MoroccanOutlaws) April 27, 2022
Le Forum de la modernité et la démocratie, qui a confirmé l’arrestation de certains de ses membres dans cette opération policière, a réagi par communiqué, affirmant suivre «avec beaucoup d'inquiétude» cette affaire, dénonçant une «violation flagrante de la liberté de pensée, de conscience et religieuse». «Cette descente a été accompagnée par un processus visant à filmer les hommes et des femmes arrêtés, en violation totale de leur vie privée», fustige-t-il.
Le forum a ainsi appelé à ce que «tous les détenus soient libérés sans condition», en exprimant sa «ferme condamnation de cette arrestation». La même source a appelé à «abolir l’article 222 et le reste des lois criminalisant les libertés individuelles et d'invoquer l'esprit de la Constitution de 2011, qui prévoit la liberté de pensée et de conscience».
Pour rappel, l’article 222 du code pénal énonce que la rupture du jeûne en public est passible d'une peine pouvant aller jusqu'à six mois de prison.