Dans l'espoir d’assurer son approvisionnement en gaz via le pipeline Algérie-Maroc, l’Espagne joue sa dernière carte. L’exécutif Sanchez a décidé d’envoyer demain à Alger la 3e vice-présidente de son gouvernement et ministre de la Transition écologique, Teresa Ribera.
La responsable socialiste a pour mission de «convaincre les autorités algérienne de parvenir à une solution à la fermeture du gazoduc Maghreb-Europe (GME), qui passe via le Maroc, et que l’Algérie envisage de fermer le 31 octobre», rapporte le quotidien El Pais.
«Le problème pour l'Espagne est de s'assurer que la même quantité de gaz que le GME transporte à travers le Maroc continuera à arriver à la péninsule, ce qui représente un tiers de l'électricité consommée par le pays», précise la même source.
Le non-renouvellement du contrat de ce gazoduc a contraint Rabat à négocier avec Madrid une solution alternative. La semaine dernière, l’agence Reuters annonçait que le Maroc serait en discussion avec l’Espagne sur la possibilité d'inverser le flux du gazoduc Maghreb-Europe, au cas où l'Algérie ne renouvellerait pas l'accord d’approvisionnement qui arrive à expiration le 31 octobre.
Le quotidien espagnol souligne que la ministre Teresa Ribera a été chargée de conduire les négociations avec l'Algérie et le Maroc sur ce dossier, auxquelles a pris part le ministre des Affaires étrangères, José Manuel Albares. Des contacts menés avec «la plus grande discrétion».
La rupture des relations entre Rabat et Alger préoccupe le gouvernement espagnol. «Le Maroc et l'Algérie sont deux partenaires stratégiques pour l'Espagne. Ce sont deux pays voisins, deux pays amis. Nous voulons que nos partenaires aient la meilleure relation, et ce que nous allons essayer, c'est de travailler avec les deux pour réaliser une zone de prospérité commune en Méditerranée occidentale», a indiqué José Manuel Albares dans une interview accordée au quotidien El Periodico.
A cette occasion, le chef de la diplomatie a laissé entendre que son pays tente de convaincre les Marocains et les Algériens de reprendre la discussion. «Le 29 novembre, nous allons organiser la réunion ministérielle de l'Union pour la Méditerranée, à Barcelone. Ce sera un moment fort. J'espère que l'Algérie et le Maroc participeront à la réalisation d'une Méditerranée prospère», a-t-il ajouté.