Seules trois semaines nous séparent de la commémoration du premier anniversaire de l’intervention des Forces armées royales à El Guerguerate, suivie de l’annonce par le Polisario de son retrait de l’accord du cessez-le-feu de septembre 1991 et de sa reprise de la «guerre» contre le Maroc. Une «guerre» qui, visiblement, ne fait pas l’unanimité dans les différents clans qui s’affrontent au sein de la direction du mouvement séparatiste.
En témoigne, un article publié par le site Futuro Sahara, signé par son rédacteur en chef, qui relaie traditionnellement les positions de Lamine Ould El Bouhali, «ministre conseiller à la présidence» du Polisario et chef de «l’armée de réserve».
Il pointe du doigt les «disparités» entre une minorité de privilégiés et une majorité qui vit dans les camps de Tindouf. Une majorité qui «alimente l’effort d’une guerre qui a commencé sans planification et qui se poursuit sans évaluation et qui continue à faire des victimes parmi les fils du peuple et les descendants des combattants», a-t-il reconnu. «Le feu de novembre», une allusion à la reprise des armes contre le Maroc, «n’a brûlé que les cœur des citoyens de l’Etat en exil dont les yeux sont rivés vers le mur [de sécurité érigé par le Maroc, ndlr] et ses informations».
L'esbroufe guerrière s'écaille même à Tindouf
Des critiques alors que depuis le 13 novembre 2020, Futuro Sahara avait mis sous le boisseau toute opposition pour s’aligner sur la direction du Polisario. Mohamed Ould El Bouhali avait même appelé, en février dernier, à intensifier la «guerre» contre le Maroc. «La riposte doit être forte et avoir un impact réel sur le terrain», avait estimé l’ancien «ministre de la Défense», dans une interview accordée à un média du Front.
Cette analyse adoptée par Futuro Sahara corrobore le constat déjà fait en septembre par l’ancien dissident Mahmoud Zeidan. «Les chefs des sept régions militaires se trouvent dans les camps alors que les communiqués affirment la poursuite des bombardements» des positions tenues par les Forces armées royales à l’ouest du mur de sécurité. «Est-il raisonnable que ces régions militaires soient gérées sans la présence des commandants sur le terrain ?», s’était-il étonné.
Le Polisario a annoncé, hier dans son communiqué n°343, le bilan de nouvelles attaques de ses éléments armés contre les FAR. Des communiqués au ton victorieux qui s'alignent comme un collier de perles, mais qui n'arrivent plus à convaincre même au sein des camps de Tindouf.