Donald Trump a proposé au Sénat d’approuver la nomination de Marco Rubio au poste de secrétaire au Département d’Etat. Le feu vert des sénateurs ne devrait guère poser de problème pour le président élu. En effet, le parti républicain a la majorité à la Chambre haute.
Rubio, sénateur de Floride, qualifié de conservateur radical, est proche idéologiquement de Trump, même s’ils avaient croisé le fer lors des primaires des républicains aux présidentielles de novembre 2016. Sa nomination à la tête de la diplomatie américaine est plutôt une bonne nouvelle pour le Maroc.
«Aux côtés de Jared Kushner, Marco Rubio est l’un des architectes des Accords d’Abraham ayant conduit à la reconnaissance, le 10 décembre 2020, par les Etats-Unis de la souveraineté du Maroc sur le Sahara, même si sa contribution n’a pas bénéficié de la couverture médiatique qu’elle mérite», explique dans des déclarations à Yabiladi une source proche des dossiers des relations entre Rabat et Washington.
Rubio était, par ailleurs, parmi les personnalités politiques américaines et internationales ayant réclamé, en février 2021, dans une lettre adressée au président Joe Biden, qui venait juste de prendre officiellement ses fonctions, de maintenir la décision prise par son prédécesseur à la Maison Blanche reconnaissant la marocanité du Sahara occidental.
Un opposant à l’Algérie
La proximité de Rubio avec le royaume n'est pas du goût de l'Algérie, et ce bien avant sa nomination au poste de chef de la diplomatie des Etats-Unis. Des médias algériens l’avaient accusé, en septembre 2022, d’être à la solde du lobby marocain à Washington. Ils réagissaient, alors, à l’initiative du sénateur appelant Antony Blinken de prendre des sanctions contre l’Algérie pour son «financement» de l’invasion russe en Ukraine, conformément au «Countering America's Adversaries Through Sanction Act», adoptée par les sénateurs et les députés et signé ensuite, en août 2017, par l’ancien président Donald Trump. Un texte qui visait surtout à sanctionner l’Iran, la Corée du Nord et la Russie.
La lettre de Maroc Rubio avait eu ensuite le soutien de 26 parlementaires américains. «L’Algérie figure parmi le top 4 des acheteurs d’armes russes dans le monde, avec un montant de sept milliards de dollars en 2021. Je vous encourage donc à prendre la menace que la Russie fait peser sur le monde au sérieux, et à entreprendre les mesures nécessaires à l’encontre des parties dont les achats de matériel russe permettent à la Russie ses actions de déstabilisation», avait-il dénoncé.
Quelques mois avant l’initiative de Rubio, un groupe de parlementaires américains avaient invité, en mars 2022, le président Joe Biden à cesser de fournir des armes au Maroc. «Nous vous écrivons pour exprimer notre préoccupation concernant la politique actuelle des Etats-Unis à l’égard du Maroc et les revendications du Royaume sur le Sahara Occidental», avaient-ils indiqué dans leur missive.
L’Algérie a confié en septembre la défense de ses intérêts aux États-Unis à un cabinet de lobbying, à la fois proche des républicains et d’Israël. Depuis 2012, Washington et Alger ont un Dialogue stratégique, intégrant notamment la sécurité et les renseignements.