Le retour du Maroc sur le dossier libyen, se précise. Rabat pourrait abriter de nouvelles discussions entre les protagonistes libyens. Le président du Haut Conseil d'Etat (Ouest), Khaled Al Mechri, a annoncé sur la chaîne Medi1 TV, reprises ensuite par plusieurs arabes, sa disposition à rencontrer au Maroc, Aguila Saleh, le président du Parlement libyen (Est).
«Il y a des efforts déployés par le Maroc, sous la conduite du roi Mohammed VI, en vue de faire avancer les efforts diplomatiques devant résoudre la crise libyenne.»
«C’est dans ce contexte que nous avons visité le Maroc (fin juillet dernier) coïncidant avec la présence d'Aguila Saleh sur le territoire marocain, et nous avons alors dit que nous sommes prêts à le rencontrer, à condition que cette rencontre soit publique, en présence des frères marocains et avec des garanties internationales», a rappelé Al Mechri.
«Nous faisons confiance au Maroc»
«Nous faisons confiance aux dirigeants marocains qui veulent parvenir à une solution et ne pas défendre les intérêts d'une partie aux dépens de l'autre. Le Maroc a déjà accueilli les négociations ayant conduit à la conclusion de l’accord de Skhirat en 2015», a-t-il précisé.
En phase avec l’approche du royaume, Al Mechri a réitéré que «la solution en Libye ne peut pas être militaire. Elle doit être le résultat d'efforts diplomatiques et des solutions politiques qui peuvent mettre la Libye en sécurité (...) Le peuple libyen est fatigué de la guerre, des massacres, des déplacements et de la destruction de ses infrastructures». Le président du Haut Conseil d’Etat (Ouest) n’a pas donné plus d’informations sur la date de sa prochaine rencontre avec Aguila Saleh au Maroc. «Elle pourrait se tenir dans les jours à venir», a révélé le correspondant de la chaîne Al Jazeera à Tripoli.
«Chaque délégation sera composée de huit conseillers. Les discussions porteront sur la constitution d’un gouvernement d’union nationale et du Haut Conseil d’Etat composé d'un représentant pour l’Ouest, un pour l’Est et un autre pour le Sud de la Libye.»
Les nouvelles déclarations signées Khaled Al Mechri interviennent dans un contexte marqué par la volonté de l’Allemagne d'effectuer un retour sur le dossier. Lundi 17 août, son ministre des Affaires étrangères, Heiko Mass, s’est rendu à Tripoli pour faire la promotion des recommandations de la Conférence de Berlin de janvier dernier à laquelle le Maroc n'avait pas été conviée. Et hier, le chef des services de renseignements militaires égyptiens, le général Khaled Megaouer, a rencontré le maréchal Khalifa Haftar. En revanche, «la solution des pays voisins» défendue par l’Algérie semble marquer le pas.