En 1983, Kadhafi a admis avoir fondé et formé le Front Polisario, critiqué le soutien de nombreux pays arabes au Maroc, et tenté de minimiser l'importance de la Marche Verte. Révélations à partir des CIA Files.
Kadhafi avait projeté d’assassiner les autres dirigeants arabes avec lesquels il était en conflit. Hassan II était également la cible du colonel libyen. Une opération confiée à un terroriste palestinien, Abou Nidal. Des opposants marocains étaient parmi le groupe des assaillants.
Pendant des décennies, les relations entre les dirigeants du Maroc et de la Libye ne furent pas au beau fixe. Tantôt sous tension, tantôt rompus, ces rapports diplomatiques en dents de scie remontent au règne de Mohammed V et d’Idriss Ie El-Senussi.
Au lendemain de l’élection du républicain Ronald Reagan à la tête des Etats-Unis, en 1981, Washington a montré plus d’ouverture vers le Maroc. Dans ce contexte, l’ambassadeur américain Joseph Werner Reed s’est même rendu au Sahara, en guise de soutien affiché à Rabat, ainsi qu’en opposition marquée vis-à-vis de l’Algérie et de la Libye.
Le projet d’union régionale maghrébine sans le Maroc, voulu par Alger, vient encore de prendre du plomb dans l’aile. Au tour de Tunis de reconsidérer la définition du projet algérien, alors que la Libye avait fait un pas en arrière et que la Mauritanie n’a jamais répondu à l’invitation.
Daté de 1984, un document de la CIA revient sur le rôle de l’Algérie dans le renforcement des relations du Front Polisario avec l’Iran et la Syrie. Par ses manœuvres, Alger a tenté de contrer le rapprochement entre feu Hassan II et Mouammar Kadhafi, au cours de la moitié des années 1980.