Rapatriée dimanche en Italie après un an et demi de prise d’otage entre le Kenya et la Somalie par groupe jihadiste somalien al-Shabab, l’humanitaire Silvia Romano n’a pas bénéficié de l’accueil chaleureux de tous ses compatriotes. Reçue à son atterrissage à Rome par le Premier ministre Giuseppe Conte, elle a fait l’objet d’attaques sur les réseaux sociaux à cause de son voile, notamment de la part d’Alessandro Sallusti, directeur de publication du quotidien Il Giornale.
«Silvia est de retour, c’est bien. Mais on dirait un prisonnier de camp de concentration fièrement habillé comme un nazi, je ne comprends pas», a-t-il écrit sur son compte Twitter, en référence à la conversion de l’humanitaire à l’islam et à sa robe somalienne, accompagnée d’un voile.
Ces mots faisant le rapprochement entre un habit religieux musulman et celui des SS ont divisé une partie des internautes. Des ressortissants italiens disant vivre dans des pays d’Afrique ont semblé approuver ces propos, affirmant leur méfiance particulière des «convertis». D’autres ont fermement rappelé le journaliste à l’ordre, lui signifiant que sa comparaison est «inacceptable».
La Maroco-italienne Yasmine Ouirharne a elle aussi estimé «inacceptable que le directeur d’un journal italien compare le foulard à la tenue nazie».
C’est INACCEPTABLE que le directeur d’un journal italien compare le foulard à la tenue nazie. https://t.co/ICT6j4qrht
— Yasmine Ouirhrane (@yasmineouir) May 11, 2020
Alessandro Salluti est aussi critiqué par des médias italiens, qui lui ont reproché des «mots durs alors qu'il fallait se féliciter du retour de Silvia Romano», à l’image de Giornalettismo. Le site regrette que ses propos «déplacent l’annonce de la remise en liberté censée être positivement accueillie vers une polémique sur les habits» de l’humanitaire.