Un projet qui porte sur la réduction de la vulnérabilité des femmes et des enfants migrants au Maroc par le biais d’actions directes a été présenté aujourd'hui, mardi 28 février, à la Bibliothèque nationale de Rabat. Cofinancé par l’Union européenne, ce projet est dirigé par les associations Oum El Banine et GADEM et la fondation Terre des Hommes Espagne.
«Cette initiative qui répond au nom de Tamkine-Migrants porte sur la prise en charge totale des migrants (femmes et mineurs) originaires des zones subsahariennes. Cette prise en charge concerne l’accompagnement administratif, l’assistance matérielle, la couverture médicale mais aussi l’accompagnement judiciaire de cette population en situation d’urgence», sur le sol marocain, affirme Younes Foudil, responsable plaidoyer au sein de l’association Oum El Banine.
Selon lui, cette union d’associations s’est également lancée un défi important : envisager l’insertion de ces enfants dans un système culturel différent du leur en les intégrant au système éducatif marocain classique. «La société civile a bel et bien la volonté d’apprendre au peuple Marocain à accepter l’autre. De même, nous faisons tout pour éviter le problème de rejet. Nous offrons régulièrement un appui psychologique aux familles migrantes, surtout aux femmes enceintes», continue-t-il.
Ces dernières souffrent beaucoup lorsqu'elles ignorent le droits et les lois en vigueur sur la migration au Maroc. Il y a quelques années de cela une femme subsaharienne enceinte, ignorant tout de ses droits, avait dû accoucher à même le sol de peur d’être arrêtée par la police si elle s'était rendue à l'hôpital. Résultat : elle a donné naissance à un bébé mort-né !
Aujourd'hui, la nouvelle constitution marocaine proclame la non-discrimination et l’égalité des chances pour tous et consacre la primauté des conventions internationales sur le droit interne. De même, les lois internationales qui protègent les droits des migrants sont bel et bien ratifiées par le Maroc. «S’il s’agissait de la bête noire des migrants au Maroc, cela serait la police sans conteste. Cependant, les lois appliquées au Maroc stipulent clairement que la police n’a pas le droit de chasser un migrant indigent même s’il est en situation administrative irrégulière. De même, les enfants sans-papiers sont protégés par la Convention sur la migration du 18 décembre 1990 qui leur offre une prise en charge complète», explique Khadija El Madmad.
La Convention des Nations Unies sur la protection des droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille, vieille de 21 ans et demi vise à assurer la protection et le respect des droits fondamentaux de l’homme qui s’appliquent aux migrants aussi bien à ceux qui sont en situation régulière qu’à ceux qui sont en situation irrégulière. Celle-ci protège, en premier lieu, les travailleurs migrants étant une population particulièrement vulnérable, de l’exploitation et de la violation de leurs droits humains.