Les Charbonnages du Maroc (CDM) dont le capital social était détenu à 100% par l’Etat via le Bureau de recherches et de participations minières (BRPM) exploitaient la mine de Jerada. Après sa fermeture en 2001, quelques permis de recherche et d’exploitation ont été octroyés à des particuliers pour l’absorption d’une partie des milliers d’ouvriers renvoyés précédemment au chômage. Cela a été toutefois insuffisant pour donner du travail et à manger à toute une ville, qui a connu jadis, une activité économique très importante.
Ainsi, outre les anciens mineurs, des jeunes, des femmes et mêmes des enfants, sont tous devenus mineurs. Ils creusent des galeries entières sans aucune protection, brandissant les risques d’éboulements. Tout ceci au grand dam des autorités locales de la province.
À Jerada, hormis la seule centrale électrique qui emploie quelques 600 personnes, il n’y a pas de travail. Pour survivre, la population n’a d’autre choix que de prendre des outils et creuser sur la colline, en espérant tomber sur un peu de charbon. D’ailleurs beaucoup y ont perdu la vie en cherchant du charbon, d’autres survivants sont atteints de la silicose, une maladie pulmonaire, causée par l’inhalation des particules de silice. La mine a été fermée au motif d’insuffisance de production. Mais les habitants de la ville bravent quotidiennement le danger, dans les "descenderies", et remontent avec quelques sacs de charbon. Il faut survivre même pour un salaire de misère.
Dans cette même province de Jerada, un autre gisement a été fermé à l'exploitation en 2002, dans la commune rurale de Sidi Boubker. Cette mine de plomb est souvent investie par des villageois à la recherche de quelques résidus de plomb. Le 3 mars dernier, deux élèves âgés de 13 et 19 ans y sont morts après l’effondrement d’une galerie.
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