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Grand Angle

Belgique : Un Marocain torpille le débat de Caroline Fourest à l’ULB

Invitée à participer mardi dernier à un débat à l’Université Libre de Bruxelles, la journaliste et essayiste française Caroline Fourest n’a finalement pas pu intervenir quant à l’interrogation : «l'extrême droite est-elle ou non devenue fréquentable?». Une «burqa pride» planifiée et dirigée par un universitaire Belge d’origine marocaine dénommé Souhail Chichah, a en effet perturbé la conférence. Le chercheur en économie fait en conséquence l'objet d'une instruction disciplinaire et encourt des sanctions.

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Souhail Chichah a appelé sur Facebook à la «lapidation» de Caroline Fourest
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La surprise n’en était pas une. Souhail Chichah, membre du corps scientifique de l’Université Libre de Belgique avait planifié au préalable sur sa page Facebook, de torpiller un débat durant lequel devait intervenir la journaliste et essayiste française Caroline Fourest. Le chercheur d’origine marocaine appelait sur le réseau social à la «lapidation» de «l’islamophobe déclaré». Entre quarante à soixante personnes ont répondu à l’appel du chercheur en sciences économiques, par ailleurs «très populaire parmi les étudiants», selon l’hebdomadaire Belge Le Vif/L'Express.

Ensemble, ils ont tous protesté contre la présence sur les lieux de Fourest, présentée dans les médias comme «particulièrement engagée en faveur de l'égalité, de la laïcité et des droits de l'Homme». Habillés de keffiehs et de burqas, les chahuteurs ont scandé en boucle des slogans, obligeant le modérateur, Guy Haarscher et le recteur de l’université Didier Viviers à interrompre la conférence.  

Manifestement ciblée par les protestataires, Caroline Fourest a relevé «qu’il n’y avait qu’en Belgique et à l’ULB, en particulier, qu’elle ne pouvait s’exprimer librement». La journaliste a rajouté en outre «qu’elle a été mieux reçue au Yémen».

Souhail Chichah «serein» face à la polémique

Les réactions d’indignation et les manifestations de soutien à l’endroit de Souhail Chichah ont fusé de toutes parts. Au lendemain mercredi, plusieurs membres du corps professoral de l'ULB se sont exprimés pour réclamer «des sanctions inévitables à l'encontre de l'instigateur de l'action et de toutes les personnes qui ont perturbé le débat». «Nous attendons des autorités de notre université un communiqué clair, fort, sans ambiguïté …», ont-ils ajouté.

Plusieurs partis politiques se sont aussi mêlés de l’affaire, notamment le MR, le FDF et le PS. «L’Université libre de Bruxelles et l’ensemble de notre classe politique doivent prendre la mesure du fait que le communautarisme radical progresse sur ses bancs et dans certains milieux dits progressistes et dans certains quartiers», a fustigé le groupe MR du Parlement bruxellois.

La réaction du recteur de l'Université Libre de Bruxelles (ULB), Didier Viviers, vivement attendue, n’a pas tardé. Il a demandé mercredi la mise en œuvre d’une instruction disciplinaire à l'encontre de Souhail Chichah. Ce dernier pourrait être suspendu dans un mois.

Par ailleurs, une pétition a été mise en ligne afin d’exiger le renvoi du chercheur Souhail Chichah. Ce vendredi, elle comptait vers 13h00 plus de 850 signataires. L’universitaire s'est dit «serein» quant à l’attente de la décision de la commission disciplinaire. Il compte néanmoins changer de nom et s’appellera désormais Souhail Abdellah «pour mettre sa famille à l’abri de l’hystérie raciste». 

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