A peine deux mois après son arrivée en Espagne par pateras, Anouar Boukharsa a participé au championnat espagnol des clubs de taekwondo. L’annonce de sa participation, malgré son entrée irrégulière sur le territoire, a été amplement saluée, puisqu’elle est perçue par ses supporters comme un nouveau départ dans sa carrière professionnelle. Dans une vidéo publiée en direct, mardi, sur sa page Facebook, le sportif est revenu sur cette affaire en expliquant ne pas avoir voulu faire le buzz ou profiter de sa situation pour obtenir une nouvelle nationalité.
«Il ne faut pas croire les médias de buzz qui ne prennent même pas la peine de me connaître pour parler de moi», indique-t-il, précisant par ailleurs que sa situation «est actuellement celle de tout harrag en Espagne». «Les personnes qui m’ont aidées jusque-là sont ma famille et mon professeur de taekwondo, qui m’a permis de rejoindre son club basé en Espagne lorsque j’ai fait ma traversée. C’est pour vous dire que je n’ai rien fait de plus exceptionnel que d’autres personnes ne peuvent faire ; quiconque en Espagne peut participer au championnat où j’ai joué, d’où qu’il vienne», souligne Anouar Boukharsa.
Si cette participation peut signifier que évolution en tant que sportif connaîtra un tournant, après avoir été longuement mis à la marge par les responsables de cette discipline au Maroc malgré ses nombreuses médailles, il annonce par ailleurs «fermer le chapitre du taekwondo». Du haut de ses 27 ans, Anouar Boukharsa a pourtant remporté plusieurs championnat. Il décide de prendre son envol sous d’autres cieux, faute de soutien moral et logistique.
Il y a plusieurs semaines, les images de la traversée d’Anouar Boukharsa ont constitué un marqueur de la perte de confiance d’une jeunesse marocaine en les possibilités d’évolution que lui permet le pays, d’autant plus que le champion a été filmé en train de jeter ses médailles nationales dans la mer, justement en protestation de sa marginalisation parmi d’autres professionnels, qu’il reproche aux décideurs sportifs.