Le tribunal administratif de Dijon a révisé, mardi, la décision d’évincer un enseignant de confession musulmane par le rectorat de ce dernier. La juridiction estime en effet que les motivations du principal du collège situé à Chablis dans l’Yonne étaient «insuffisantes».
Selon l’AFP, l’établissement a considéré que le comportement du professeur de physique-chimie avait «créé un climat d’inquiétude au sein de l’équipe d’encadrement du collège» car le concerné refusait de serrer la main aux femmes, avait demandé une clé pour arriver tôt sur les lieux et tenté de s’informer sur le système d’alarme.
Ecarté par le rectorat de Dijon, l’homme de 26 ans a ainsi obtenu l’annulation de la mesure, survenue lorsqu’il effectuait un remplacement contractuel en novembre de l’année dernière. Il avait alors reçu un courrier du rectorat lui signifiant que son contrat ne serait plus renouvelé et qu’il ne serait plus recruté au sein de l’académie, explique l’AFP, citée par BFM TV.
«Le rapport du principal du collège, qui décrit par ailleurs un enseignant compétent, ne mentionne pas la confession musulmane du professeur, mais ce dernier, français d’origine maghrébine, a pu être visé en raison de ''son nom et de son faciès'', selon son avocate», ajoute la même source. Pour sa part, l’enseignant a soutenu ne pas serrer la main de ses collègues, masculins ou féminins, «car c’était l’usage dans cet établissement». Par ailleurs, il explique le fait d’avoir demandé la clé et des informations sur l’alarme «pour arriver plus tôt et préparer des travaux pratiques».
Selon le tribunal administratif, cité par l’agence de presse, le comportement du professeur a «créé un climat d’inquiétude au sein de l’équipe d’encadrement du collège, dans un contexte de vigilance et de prévention des risques, (...) ce qui pouvait justifier de ne pas renouveler son contrat». Cependant, «les éléments rapportés par le principal du collège apparaissent insuffisants, dans les circonstances particulières en l’espèce et en l’absence de tout autre indice».