Apparemment certaines voix dans les rangs des religieux à Melilla ne partageraient pas l’enthousiasme du président de la Commission islamique Annour à ouvrir les mosquées à l’Algérie. En témoignent les explications données par Youssef Kaddour sur sa rencontre, de la semaine dernière à Valence, avec la présidente de «Maison de l’Algérie», Houria Sehli.
«Nous lui avons proposé la création d’une voie commerciale entre l’Algérie et Melilla et l’accueil d’imams algériens pour donner le prêche du vendredi en castellan (…) elle a montré son appui total à nos proposition», a-t-il annoncé comme le rapporte ce mardi la publication Melilia Hoy.
Youssef Kaddour a révélé que les discussions ont porté également sur «une possible visite d’un représentant de l’ambassade de l’Algérie à la ville dont la date n’a pas encore été fixée».
Accueil favorable des groupes politiques à l’initiative de Kaddour
Sans doute ce point sera inscrit sur l’agenda des prochains rendez-vous entre les deux parties. «Nous envisageons de tenir une autre réunion avec la présidente de la Maison de l’Algérie, pour poursuivre l’examen de ces dossiers et d’autres. Cette fois, la rencontre aura lieu à Malaga», a-t-il déclaré.
On apprend qu’à travers Youssef Kaddour, les responsables espagnols seraient disposés à accorder aux citoyens algériens des visas d’entrée uniquement valables dans le territoire de Melilla. Une offre destinée essentiellement à relancer l’économie de la ville lourdement frappée par la décision du Maroc prise en août 2018 de fermer sa frontière commerciale avec la ville.
Dans des déclarations à la presse, Youssef Kaddour a pointé, par ailleurs, la «mauvaise interprétation des médias marocains» de sa réunion avec Houria Sehli. «Ils disent que nous voulons vendre les mosquées à Alger. Ce qui est faux. Nous ne sommes pas, d’ailleurs, les propriétaires des lieux de cule mais ils appartiennent au gouvernement», a-t-il souligné. Et de réitérer son rejet total aux prêches des imams marocains en arabes. «Nous sommes des Espagnoles. Nous demandons écouter des sermons dans notre langue».
«Contrairement aux imams, la rencontre entre Kaddour et Sehli a été bien accueillie par les différents groupes politiques opérant à Melilla», nous confie une source à Nador.
Outre sa casquette de président de la Commission islamique Annour, Youssef Kaddour est à la fois président d’une importante association de commerçants et secrétaire général du Parti coalition libérale de melilla, une formation inscrite sur le registre du ministre de l’Intérieur le 5 septembre 2014 mais qui n’a jamais pris part à aucune élection. L’homme jouit du respect de politiques de gauche comme de droite. C’est dire son influence dans la ville.