Après ses propos accordés au journal algérien El Khabar où elle n'a pas écarté un «Gdim Izik Bis» au Sahara en début de semaine, la présidente du Collectif des défenseurs sahraouis des droits de l'homme (CODESA), Aminatou Haidar, a accordé jeudi une autre interview au média libanais El Akhbar.
Une interview qu’elle a commencée en affirmant que «la situation au Sahara Occidental occupé ne s’est jamais améliorée depuis l’invasion de la région par le Maroc en 1975». Elle a accusé celui-ci de «graves violations des droits humains, allant de crimes de guerre contre des civils à des fosses communes, de meurtres et des disparitions forcées contre des milliers de Sahraouis».
Fustigeant les «méthodes de torture physique et d'intimidation psychologique contre tous ceux qui osent s'opposer à l'occupation marocaine», la présidente de CODESA évoque aussi le décès d’une Sahraouie dans un accident de la circulation, vendredi dernier à Laâyoune, que le Polisario veut instrumentaliser. Selon elle, Sabah Njourni aurait été «percutée par deux voitures de police», déclare Aminatou Haidar.
Celle-ci a pointé du doigt aussi «la marginalisation et la discrimination à l'égard des Sahraouis et le refus de les laisser accéder à leurs ressources» naturelles. Pour elle, le Maroc «redoute un référendum d’autodétermination car la jeunesse sahraouie est majoritairement pro-indépendance».
Alors que le Polisario est en perte d’influence en Europe, Aminatou Haidar a déclaré que «la plupart des régimes européens sont des systèmes naturellement hostiles aux droits des peuples, en particulier des peuples colonisés, abandonnés et exploités».
Pour rappel, le Polisario a mandaté Ali Salem Tamek, le vice-président de la CODESA et Aminatou Haidar, dans le cadre de son instrumentalisation du décès de Sabah Njourni.