Des actes discriminatoires dans les institutions scolaires dont on entend parler, celui-ci est sans doute le plus curieux. Ce professeur de l’athénée de Verdi à Verviers, ville belge francophone à une trentaine de km de la frontière avec l’Allemagne, a été condamné à quatre mois de suspension pour avoir «favorisé les élèves voilées». Favoriser est un euphémisme. L’enquête menée par le conseil d’Etat a révélé plusieurs écarts professionnels imputés à Mohamed G. enseignant de confession musulmane, originaire du Maroc, et professeur de religion islamique.
«ne pas porter le voile est un péché»
Condamné une première fois à quatre mois de suspension avec traitement réduit de moitié par la Communauté française, Mohamed G. a fait appel auprès du conseil d’Etat. Il attaque alors la Communauté française et demande l’annulation de la sanction prise à son encontre.
Le Directeur Générale de l’Enseignement obligatoire mène alors son enquête. Celle-ci révèle plusieurs écarts dans le parcours du professeur de religion musulmane. Depuis 2004, Mohamed G. attribuait des meilleures notes à ses élèves voilées, critiquait ses collègues et ne respectait pas le programme d’étude. Il expliquait également à ses élèves que ne pas porter le voile était un péché, et a même assuré à une de ses étudiantes, musulmane de mère catholique, que sa mère «périrait en enfer».
«Non, je ne regrette rien»
Le professeur enseignait également à ses élèves des versets du coran qui ne faisaient pas partie du programme de quatrième et les sommait de les apprendre par cœur. Agé de 58 ans, Mohamed G. qui est membre du Parti des jeunes musulmans (PJM) menait illégalement des actions politiques au sein de l’athénée. Des tracts et des présentations ont été retrouvés. Le professeur demandait également à ses élèves de s’inscrire sur le forum du Conseil Supérieur des Musulmans pendant les heures de cours. L’ensemble de ces charges lui a valu quatre mois de suspension avec la réduction de moitié de son traitement. L’appel du professeur d'origine marocaine a été rejeté au Conseil d’Etat pour «manque de sérieux», alors que celui-ci faisait valoir des arguments tels que sa «liberté d’expression». L’enseignant, qui risquait également une suspension de six mois ou le déplacement disciplinaire vers un autre établissement, assurait, en sortant du Conseil de l’Etat, qu’il ne regrettait rien.