A quelques jours des législatives de 2011 qui auront lieu le 25 novembre prochain, Madame Nouzha Skalli, ministre du Développement social, de la famille et de la solidarité met les bouchées doubles. Nouzha Skalli a enchainé ces derniers jours les déclarations et prises de positions sur plusieurs sujets sensibles. Petites bonnes, interruption volontaire de grossesse, ou encore le mariage des mineurs sont les sujets qu’elle a abordé lors de ses dernières sorties médiatiques.
Ce matin, madame la ministre condamnait, encore une fois, le mariage des mineurs sur la radio nationale. «Le mariage des mineurs reste inadmissible» martelait-elle en mars dernier lors d’une interview avec Lalati. «L’âge minimum de 18 ans doit absolument être respecté. Nous sommes déterminés à atteindre cet objectif, mais il nécessite la mobilisation de tous les acteurs.», poursuivait-elle.
Madame Skalli fait le tour des phénomènes «inadmissibles»
La semaine dernière, Madame la ministre se déclarait pour «une légalisation partielle» de l’avortement, pour annoncer à l’AFP, vendredi, que «Le recours à l'avortement légal dans des cas extrêmes, comme le viol, l'inceste ou les malformations profondes du fœtus, n'est plus un tabou. Il fait partie d'un agenda gouvernemental». Nouzha Skalli, qui ne voudrait pas se mettre les islamistes sur le dos, plaide l’élaboration d’une loi «en tenant compte des considérations éthiques et religieuses. Cela fera évoluer la législation parce qu'on ne peut pas continuer comme ça». Autre phénomène «inadmissible» pour madame la ministre, les «petites filles en situation de travail». Elle déteste le terme «petites bonnes». «Il est honteux que le Maroc du 21e siècle connaisse toujours ce genre de phénomène; en contradiction avec les droits humains» déplorait-elle. Mais aujourd’hui, en fin de mandat, Nouzha Skalli qui comptait «arriver à un Maroc sans petites bonnes d’ici 2010» est loin du compte. L’adoption le 12 octobre d’une loi qui organise le travail des domestiques ne règle pas le phénomène. Même si cette loi interdit l’emploi des moins de 15 ans, les «petites bonnes» continuent d’exister en 2011 et ces dispositions quant au travail des mineurs restent «floues».
Toutefois, madame la ministre est sur tous les fronts, à lancer les sujets sensibles. Serait-ce l’approche des législatives qui la rend aussi active ?