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Grand Angle

Safi: Mystère autour du décès d'un diplômé chômeur

Que s'est-il passé cette nuit du mercredi au jeudi à Safi ? La mort d’un militant du mouvement du 20 février, Mohamed Boudaroua, fait l’objet de deux versions opposées. Les militants affirment qu’il a été poussé par-dessus le toit de l’Anapec, lors d’un sit-in, par un policier. La police quant à elle assure que Boudaroua s’est jeté du bâtiment. Qui dit vrai ? Une enquête a été ouverte pour établir les circonstances exactes du décès de Mohamed Boudaroua.

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Mohamed Boudaroua à l'hôpital
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Perchés, depuis deux jours, sur le toit de l’Agence nationale de promotion de l’emploi et des compétences (Anapec), quatre diplômés chômeurs ont été sommés de quitter les lieux, informés par un huissier. La nuit du mercredi 12 octobre au jeudi 13, vers minuit et demi, une dizaine d’estafettes de police arrivent sur les lieux. Jusque là, toutes les sources sont d’accord sur cette version. Or, Mohamed Boudaroua, un des diplômés chômeurs qui tenaient leur sit-in sur le toit de l’Anapec, est «tombé» du toît. La chute de 2m50 lui a été fatale : il est tombé sur la tête. 
Depuis, les versions sont aussi diverses que les témoignages.  Selon une source policière relayée par AFP, Mohamed Boudaroua «s'est lui-même jeté du toit de l'immeuble où il tenait avec ses camarades un sit-in depuis deux jours». 

Une police provocatrice

Selon Hakim Sikouk, professeur de philosophie et militant à l’Association  marocaine des droits de l'homme (AMDH), Mohamed Boudaroua «est décédé, poussé par un policier [...], en tombant du toit de l'immeuble». La question reste celle-ci : a t-il été poussé physiquement ou verbalement ?

Les deux versions se rejoignent sur un point. Mohamed Boudaroua, 38 ans, licencié en littérature et technicien spécialisé en électricité industrielle, se serait imbibé de carburant, et aurait menacé de s’immoler par le feu. A partir de cela, les versions divergent encore. D’après un témoin, proche de la victime, «le groupe a alors été interpellé par un agent de la sûreté qui leur a lancé du bas de l'immeuble: «que le meilleur d'entre vous se brûle ou se jette si vous êtes courageux»», suite à quoi les policiers seraient montés sur le toit, l’un d’eux aurait poussé Mohamed, et les trois autres diplômés chômeurs menottés, interrogés par la police, puis jetés à quelques kilomètres de Safi.

Chaque partie soutient sa version avec force. Mais qui dit vrai ? L’Agence Map a annoncé qu’une enquête a été ouverte pour définir les responsabilités et que «les autorités judiciaires ont ordonné une autopsie du corps de la victime pour connaître les causes du décès».

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