Depuis vendredi, le membre du secrétariat national du Front Polisario et son «ministre de la défense», Abdellah Lahbib Bilal, mène une tournée à l’Est du mur des Sables marocain. Le déplacement, largement relayé par les médias pro-Polisario, est entrepris dans ce que le front appelle «zones militaires des régions libérées».
Ainsi, Abdellah Lahbib Bilal a confié samedi à l’agence de presse du Polisario que «l’armée sahraouie s’activera dans l’ensemble des zones libérées afin de maintenir la paix et la stabilité». L’occasion pour l’agence de presse de rapporter que «la deuxième journée de la visite a été marquée par l’inauguration de plusieurs installations à Mhirez et la pose de la première pierre pour d’autres installations».
Dimanche, le «ministre de la défense» du Polisario est arrivé à Tifariti en provenance de la «quatrième zone militaire de Mhirez». Après s’être «enquis sur les différentes sections de l’armée», Abdellah Lahbib Bilal doit «inauguré ce lundi d’autres installations» à Tifariti avant de présider différentes réunions, rapporte l’agence du Polisario dans une deuxième dépêche.
Le Front semble oublier ses engagements auprès des Quinze
Cette inauguration constitue une nouvelle violation des engagements pris par le front séparatiste devant le Conseil de sécurité de l’ONU depuis avril dernier. En effet, dans sa résolution 2414 du 27 avril dernier, le Conseil de sécurité s’est dit «préoccupé par la présence du Front Polisario dans la zone tampon de Guerguerat» et avait demandé «son retrait immédiat».
Plutôt, le Maroc avait dénoncé les incursions du Polisario dans la zone tampon. L’Ambassadeur représentant permanent du Royaume du Maroc aux Nations unies, Omar Hilale avait adressé une lettre incendiaire au président du Conseil de Sécurité, suite aux provocations du Polisario. Il avait alors mis en garde contre tout «déplacement de structure civile, militaire, administrative ou de quelque nature que ce soit, du Polisario, des camps de Tindouf en Algérie, vers l'Est du dispositif de sécurité au Sahara marocain», affirmant que cela constituerait un «casus belli».
C’est ainsi que le Front avait assuré à l’envoyé personnel du Secrétaire général de l’ONU qu’il s’engage à renoncer à tout déplacement de structure de Tindouf vers l’Est du dispositif de sécurité au Sahara.
Le Conseil de sécurité est revenu, le 31 octobre dernier pour réaffirmer dans sa résolution n° 2440 qu’il demande «aux parties de se conformer à leurs obligations et engagements et de s’abstenir de toute action qui pourrait déstabiliser la situation au Sahara occidental ou menacer le processus engagé par l’Organisation des Nations Unies». L’occasion aussi pour les Quinze de demander expressément au Polisario «de respecter pleinement les engagements qu’il a pris auprès de l’Envoyé spécial au sujet de Bir Lahlou, Tifariti et la zone tampon à Guerguerat».
Mais il semble que le front reste déterminé à poursuivre ses plans pour les zones situées à l’Est du mur des Sables, au grand dam des décisions du Conseil de sécurité.