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Grand Angle

L’Islam, première religion du Monde et défi majeur pour l'Europe

L’islam est depuis peu, la première religion du monde en termes de nombre d’adhérents. Dans un contexte qui l’a vu se renforcer en Europe, Christopher Caldwell, journaliste américain, doute que le Vieux continent reste le même, avec une population qui change.

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Avec 1,3 milliards de fidèles à travers le monde, les Musulmans sont la communauté religieuse la plus importante du monde. L’Islam devance de peu le catholicisme, qui lui, rassemble 1,1 milliards de croyants. Sur les ondes de la radio française RTL, Fréderic Lenoir, directeur de la rédaction du magazine «Le Monde des Religions», a toutefois précisé qu’il fallait prendre en compte les différents courants du christianisme, représenté par 2 milliards de fidèles à travers le monde.  «(…) Sinon, on a le sentiment que le catholicisme représente tous les Chrétiens, ce qui n’est pas vrai du tout (…) Si on tient compte des différentes confessions, la première religion mondiale c’est le christianisme. Mais si on divise les protestants les orthodoxes et les catholiques, on peut effectivement dire à ce moment-là, que l’islam est la première religion mondiale.

Le taux de natalité comme catalyseur

Pour Frédéric Lenoir ce changement de tendance dans le classement des religions du monde, est essentiellement dû à la démographie. Il explique qu’une légère proportion de Musulmans est issue de la conversion. «Mais l’essentiel de la progression de l’islam au cours des dernières décennies, vient essentiellement du taux de natalité, qui est très élevé, alors que la relative stagnation du catholicisme vient du fait qu’il est essentiellement implanté dans des pays où le taux de natalité est beaucoup plus faible.»

Quid de l’islam en Europe ?

Si l’islam est aujourd’hui le principal courant religieux du monde c’est qu’au cours des dernières années, on l’a vu s’implanter et se renforcer en Europe, à la faveur du phénomène de l’immigration. Comme pour corroborer l’analyse de Frédéric Lenoir, Le Figaro révèle qu’en Autriche, «l'indicateur conjoncturel de fécondité des catholiques, est de 1,32 enfant par femme. Il est de 1,21 enfant chez les protestantes et de 0,86 chez les femmes sans religion. Cet indicateur est de 2,34 chez les musulmanes.»

Le quotidien français précise même que certains démographes estiment que «d'ici le milieu du siècle, l'Islam pourrait être la religion majoritaire chez les Autrichiens de moins de 15 ans». De plus à Bruxelles, capitale de la Belgique (et accessoirement de l’Union européenne), 56% des enfants nés en 2006 étaient Musulmans. Quel sera la réaction de l’Europe quand on sait que l’émergence de l’Islam au cours des dernières décennies a été accompagnée de celle d’un fort sentiment anti-musulman, et que dans plusieurs pays, l’immigration est de plus en plus perçue comme un problème ?

Le journaliste américain Christopher Caldwell s’est penché sur la question. Son livre : «Reflections on the Revolution in Europe : Immigration, Islam and the West», vient de paraitre en français sous le titre «Une révolution sous nos yeux. Comment l'islam va transformer la France et l'Europe».

L’auteur observe, dans Le Figaro, que  «Le débat européen sur l'immigration tourne autour de la distinction entre l'assimilation et l'intégration (…)». Il s’interroge : «l'islam est une culture religieuse qui veut structurer la société. Est-ce compatible avec la tradition européenne ?». Pour Christopher Caldwell,  «Il est sûr que l'Europe sortira changée de sa confrontation avec l'islam. Il est bien moins sûr que ce dernier se révèle assimilable. L'Europe se retrouve à devoir disputer à lIslam l'allégeance de ses nouveaux arrivants. Pour l'heure, l'islam est en meilleure position pour l'emporter.»

L’auteur américain estime à cet effet, que l’Islam est «le plus grave défi posé à l'Europe», car selon lui, «Quand une culture peu sûre d'elle, malléable et relativiste (l’Europe, ndlr), rencontre une culture ancrée, confiante et renforcée par des doctrines communes (l’Islam, ndlr), c'est généralement la première qui change pour s'adapter à la seconde.» Une telle analyse ne devrait pas manquer de donner des idées aux différents mouvements d’extrême droite en Europe.

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