A la 17e chambre du palais de justice de Paris, s’est tenue jeudi une audience dans le cadre de la plainte déposée par Miloud Tounzi (dit Chtouki) contre le juge Patrick Ramaël. Le plaignant, ancien agent des services secrets marocains (CAB1) impliqué dans la disparition de Mehdi Ben Barka, a intenté un procès en France en 2015 pour «diffamation».
En plus du juge Ramaël, l’homme met en cause Bachir Ben Barka, fils du militant politique disparu, l’avocat de la famille, Maurice Butti, ainsi que les journalistes Joseph Tual, Frédéric Ploquin et Marc Baudriller. Il conteste la version relatée dans l’ouvrage de ce dernier, «Une histoire trouble de la Ve République, le poison des affaires», évoquant le rôle de Miloud Tounsi (Chtouki) dans l’enlèvement de Mehdi Ben Barka, le 29 octobre 1965 à Paris.
Contacté par Yabiladi, Bachir Ben Barka indique que l’audience «a duré plusieurs heures», au cours desquelles les avocats ont fait leur plaidoyer. De son côté, «le juge Ramaël a expliqué les raisons pour lesquelles il fait cette association à partir des éléments basés sur son expérience, lui faisant dire qu’il existe un lien entre Chtouki et Tounzi». Il nous précise que «le procureur a demandé que Patrick Ramaël soit relaxé sur la base de la bonne foi», indiquant que «le jugement sera rendu au mois de novembre».
D’autres audiences dans le cadre des plaintes déposées par Miloud Tounzi se tiendront en mars prochain, prévoyant la comparution de Bachir Ben Barka, de Me Buttin, ainsi que des deux journalistes, Joseph Tual et Frédéric Ploquin. Le 30 mars dernier, le plaignant a été débouté par le tribunal, qui a rejeté la plainte déposée contre Marc Baudriller et son éditeur. Pour Bachir Ben Barka, cette série de procès intentés par Miloud Tounzi illustre «une provocation des services sécuritaires qui a pour but inavoué d’entraver la recherche de la vérité» dans l’affaire de la disparition de son père.