Objet d’un article où Le Desk a soulevé des similitudes entre ses travaux artistiques et ceux du photographe canadien Joel Robison, Achraf Beznani continue son travail de sape. Deux ans après la publication du papier, en septembre 2016, l’artiste marocain mène une campagne sur les réseaux sociaux pour bloquer les pages du site sur Facebook sur Twitter. Pourtant, s’il conteste le bien fondé de l’article en question et reproche au site de nuire à son image et à son travail, Achraf Beznani n’a jamais intenté de procès pour obtenir réparation.
En signalant massivement tout ceux qui auraient partagé l’article pour reproduction illégale, le photographe a obtenu «gain de cause» avec une suspension du compte Twitter de Le Desk. Ali Amar, directeur de publication du site, a confirmé samedi les faits.
A ceux qui s’interrogent pourquoi @LeDesk_ma est suspendu par @Twitter, c’est à la demande mensongère d’un photographe local, plagiaire et voyou, qui fait tout depuis deux ans pour faire effacer notre article ayant révélé son pillage des œuvres d’un artiste mondialement connu
— Ali Amar (@MarocAmar) July 14, 2018
Contacté par Yabiladi, Ali Amar nous affirme que «c’est directement lié» à Achraf Beznani. Il explique que ce dernier «a menti à Twitter en développant un argument fallacieux, selon lequel Le Desk aurait violé les droits d’auteur de ses photos, mais c’est uniquement dans le but d’effacer le papier qui a révélé son plagiat». Dans cet article, les photos utilisées «étaient dans le domaine public, car déjà accessibles sur Facebook, mais le photographe prétend par omission que nous les avons volées», ajoute le journaliste.
Une énième offensive
Achraf Beznani n’est pas à sa première attaque visant la présence du Desk sur les réseaux sociaux. Quelques jour après la publication de l’article, en 2016, il avait signalé en masse la page Facebook, ainsi que les profils des directeurs du site et de quelques journalistes. Plus tard, il a même signalé les profils de celles et de ceux qui ont partagé l’article. Ainsi, Ali Amar nous confie que «c’est une offensive qu’il mène depuis deux ans et il est revenu à la charge en toute impunité».
Pour ce dernier fait en date, notre interlocuteur explique avoir «reçu des notifications de signalement indiquant [l’adresse et les coordonnées d’Achraf Beznani]», qui aurait «utilisé une armée derrière lui pour bloquer la page, ce qui laisse un grand doute sur les soutiens dont il bénéficie et l’intérêt derrière toutes ces actions».
En effet, si le photographe mène la guerre aux pages du Desk depuis 2016 simplement à cause d’un article, c’est que «c’est très problématique pour lui», selon Ali Amar. Il note qu’Achraf Beznani «veut rester dans la prostérité en faisant la guerre à un média et non pas à travers son art».
Une affaire qui tourne au harcèlement
Après avoir contacté Twitter, Ali Amar a affirmé au réseau social que les accusations d’Achraf Beznani étaient «injustifiées». S’il ne réussit pas à récupérer le compte officiel du Desk, le directeur de publication fera cette concession, considérant que «c’est une leçon pour les médias». Il nous l’explique ainsi :
«Je crois qu’il faut construire ses audiences directement auprès des lecteurs, abstraction faite de la dictature du nombre dictée par les réseaux sociaux.»
En cas de signalement pour violation de droits d’auteur sur Twitter ou Facebook, Ali Amar rappelle que «c’est à l’accusé d’apporter les preuves de sa bonne foi». Ceci dit, il estime que «si Twitter avait vérifié un tant soit peu de quoi il s’agissait, il aurait vu que c’était contre un média ayant enquêté sur les travaux du plaignant». Pour le journaliste, c’est un système qui «fonctionne plutôt avec des algorithmes et nous ne pouvons pas être à la merci de cela».
Désormais, Ali Amar n’exclue pas d’intenter «un procès pour harcèlement», après avoir renoncé une première fois à des poursuites à l’encontre d’Achraf Beznani.