Mustapha Laabid, député de La République en marche (LRM) et président du groupe d’amitié France-Maroc à l’assemblée nationale est dans le viseur de la justice française pour «abus de confiance». Une enquête préliminaire est ouverte depuis novembre 2017 par le parquet de Rennes. L’élu d’Ille-et-Vilaine «est soupçonné d’avoir financé des dépenses personnelles sur le fonds d’une association», indique le quotidien Le Monde.
Le député fait face à des soupçons concernant des mouvements financiers entre son compte personnel et celui de l’association qu’il présidait avant son mandat de député, le Collectif Intermède. Il s’agit de 24 000 euros s’étalant de 2015 à 2017 où des frais d’hôtel on été réglé à l’étranger, notamment au Maroc, à des fins personnelles. Mustapha Laabid a déjà été entendu à deux reprises dans le cadre de l’enquête, en mars et en mai.
En Octobre 2017, la cellule antiblanchiment française, Tracfin, a reçu un signalement qui a mené à l’ouverture d’une enquête par la police judiciaire de Rennes.
L’homme de 49 ans, questionné par Le Monde sur cette affaire, se défend bec et ongles des soupçons qui pèsent sur lui : «En quinze ans, un seul retrait en liquide, de 400 euros, a été fait sur le compte de l’association. Si j’ai payé une nuit d’hôtel au Maroc avec la carte de l’association, c’est parce que, alors, la mienne ne fonctionnait pas. J’entends justifier toutes mes dépenses et souligner que, pendant toutes ces années, des actions concrètes ont été conduites par le Collectif Intermède, par exemple pour contrecarrer le discours de haine et faire entendre une voix dissonante et positive en bas des tours, au lendemain des attentats contre Charlie Hebdo, ou pour lutter contre la discrimination des jeunes diplômés issus des quartiers.»
«J’ai été en mode panique en apprenant que Tracfin était à l’origine de l’enquête. Mais on est loin de faits de blanchiment ou de trafic financier entre comptes. Ce qu’on me demande de justifier, ce sont les achats effectués par l’association, sachant que 80 % de ces frais concernent l’alimentaire, des chips achetées pour le collectif et des McDo payés à des jeunes des quartiers.»