La première audition de Jawad Bendaoud devant le tribunal correctionnel de Paris, jeudi 25 janvier, a semble-t-il pris l’allure d’un théâtre de boulevard, à en croire le récit rapporté par France info.
Ce procès s’articulait autour d’une seule interrogation : Jawad Bendaoud savait-il qu’il hébergeait des terroristes dans le squat qu’il mettait à disposition à Saint-Denis ?
Débit ultra-rapide, métaphores douteuses, propos décousus… Ses interventions, lors desquelles il a tenté de démontrer qu’il ignorait héberger des terroristes dans son squat de Saint-Denis (Seine-Saint-Denis), sont loin d’avoir convaincu les familles des victimes, venues assister au procès. France info évoque ainsi des «moments surréalistes (…) qui ont le plus souvent laissé de marbre la présidente du tribunal, Isabelle Prévost-Desprez».
Les propos qu’il tient lors de son procès semblent effectivement surréalistes : Comment Jawad Bendaoud pouvait-il imaginer que les personnes qu’il hébergeait pouvaient être les terroristes que toute la France traquait ? «Impossible, répond-t-il, car c’est comme si JoeyStarr rejoignait Daech.» Ou encore, «comme si vous me disiez que Snoop Dogg fait des soirées avec Ben Laden».
Le Franco-marocain s’explique également sur sa consommation de drogue avant d’accueillir les jihadistes… en chantonnant une comptine. «Je sais pas si quelqu’un prend de la cocaïne dans la salle, demande-t-il. Mais c’est terrible. Tu prends un gramme, deux grammes et pic et pic et colégram.»
Il évoque aussi ses codétenus et la radicalisation en prison, estimant qu’un détenu qui crie «Allah Akbar» n’est pas forcément radicalisé. «Vous voulez que je vous cite le nombre de détenus qui crient ‘Allah Akbar, quand je sors je vais tout faire péter’ et quand ils sortent, ils se tapent un mojito et une escort-girl ?»