Trois mois après les attentats terroristes de Barcelone et Cambrils, une publication espagnole lève le voile sur une autre facette de l’auteur principal de la cellule terroriste, le prétendu «imam» de Ripoll. Le journal en ligne Ok Diario assure qu’Abdelbaki Es Satty était un «collaborateur» de longue date du Centre national de renseignement (CNI).
Le site d’information affirme que cette «collaboration» remonte à la période d’incarcération du Marocain au centre de détention de Castellón (est). Une «coopération» qui lui a permis d’échapper, au terme de sa condamnation en 2014 pour trafic de drogue, à la procédure d’expulsion vers le Maroc, une mesure logique dans ce genre de cas. Et, cerise sur le gâteau, d’obtenir sa carte de séjour en avril 2015, ajoute la même source.
Son expulsion de Belgique début 2016 en raison de ses antécédents criminels ne l’avait pas non plus empêché de retourner en Catalogne.
Le CNI tombé dans son propre piège
En échange d’informations sur les djihadistes en Espagne, l’autoproclamé «imam» de Ripoll montait son propre réseau à l’abri des regards des agents de la CNI et de la police catalane, envoyant de nouvelles recrues renforcer les rangs de Daesh sur le front irako-syrien.
La publication de ces révélations a contraint le contre-espionnage espagnol à donner sa version, reconnaissant avoir «contacté» Es Satty alors qu’il était détenu. Une démarche qui répond aux besoins du CNI de chercher des profils particuliers à même de lui apporter des informations sur les filières djihadistes en Espagne.
Dans la prison de Castellón, le Marocain était proche d’un autre compatriote, Rachid Aglif, membre de la cellule qui avait commis les attentats de Madrid du 11 mars 2004, condamné à 18 ans de prison. Sa libération est prévue pour 2022.
Es Satty et son cousin entretenaient également des liens avec le Groupe islamique de combattants marocains (GICM). Une enseigne terroriste proche d’Al-Qaïda très active au début des années 2000, mais qui a depuis complètement disparu des radars de l’actualité.