Au Maroc, l’identité d’un nouveau «Chris Coleman», spécialisé dans les informations relatives au Mouvement populaire (MP) et au Rassemblement national des indépendants (RNI) est au cœur d’une polémique. Depuis une semaine, plusieurs sites d’information et journaux spéculent sur l’identité de celui qui adresse quotidiennement des informations censées être confidentielles aux médias nationaux via une adresse mail.
Ce lundi, Al Aoual a émis l’hypothèse selon laquelle il pourrait s’agir de Lahcen Haddad, ancien ministre du Tourisme (Epi) qui avait claqué la porte du parti de Mohand Laenser à la veille des élections législatives du 7 octobre 2016. Citant un article du journal Aujourd’hui le Maroc, le média arabophone affirme que Brahim Haraki, le «Chris Coleman» du MP et du RNI, n’est autre qu’un ancien ministre du MP qui l’a quitté pour le Parti de l’Istiqlal. Al Aoual rappelle que Lahcen Haddad était favori pour remplacer Laenser à la tête du Mouvement populaire. Il dit aussi avoir indiqué dans un article précédent qu’Aziz Akhannouch, président de la Colombe, avait menacé de poursuivre en justice des personnes qui faisaient campagne contre les ministres de sa formation politique.
Une «révélation» attendue cette semaine
Une information qui a fait réagir «Brahim Haraki», poursuit Al Aoual, citant une correspondance entre cet inconnu bien informé et sa rédaction. «Je ne m’attendais pas à ce qu’il y ait parmi vous des personnes qui dénoncent ceux qui participent à la vie publique et la punition des responsables qui ne servent pas la nation et la patrie. Sincères salutations et attendez vous à une révélation cette semaine sur l’argent public qui transite vers les poches de certaines personnes depuis des institutions et que personne ne peut réfuter», aurait-il écrit à Al Aoual.
Pour sa part, Al 3omk indique ce lundi avoir pris contact avec «Brahim Haraki» pour avoir plus d’informations sur lui. Le média précise qu’il s’agit d’un ancien politique actif pendant les années 1980, qui a travaillé dans le cabinet d’un ministre du gouvernement El Yousfi. Le «Chris Coleman» des partis politiques marocains serait également un érudit de la gauche marocaine. «Ancien enseignant et actuel commerçant, il a aussi exercé au sein d’un journal gauchiste à Rabat», indique encore Al 3omk, sans pour autant révéler la véritable identité de celui qui inquiète «plusieurs départements ministériels et partis politiques au Maroc».
«Brahim Haraki» conclut en blanchissant Lahcen Haddad, affirmant que contrairement à ce qui a été annoncé précédemment par un journal marocain, «il n’a aucun lien avec l’ancien ministre du Tourisme».
Il semblerait qu’il s’agisse d’un «corbeau» qui viendrait de reprendre du service. En effet, en septembre dernier, nos confrères de Médias 24 ont indiqué que celui qui se fait appeler «Brahim Haraki» «sévit depuis quelques années». «Sa méthode consiste à adresser aux rédactions des mails anonymes, souvent de dénonciation, parfois pour défendre un ancien ministre (toujours le même), des accusations sans preuve contre tel ou tel courant politique, parfois des informations inventées de toutes pièces», écrit le média francophone. «Il n'est pas le seul corbeau à sévir dans les rédactions marocaines (ou mondiales) mais il est probablement le plus assidu», commente-t-il. Ses premiers mails datent du printemps 2016 et concernent depuis peu le MP, le Parti de l’Istiqlal et le RNI.