Plusieurs associations marocaines ont décidé de porter plainte, aujourd'hui, vendredi 3 mai. Elle veulent mettre l'ancien ministre Luc Ferry devant ses responsabilités. Lundi 30 mai 2011, en affirmant sur les antennes de Canal+ lors de l’émission le Grand Journal qu’un ancien ministre français «s’est fait poisser à Marrakech dans une partouze avec des petits garçons» d’après des informations que lui auraient donné «les plus hautes autorités de l'Etat, en particulier par le Premier ministre», Luc Ferry était loin de se douter que ses propos allaient avoir une telle ampleur.
Au delà de ces révélations, c’est la volonté de l’ancien ministre de l’éducation nationale de ne pas donner le nom de ce ministre qui motivent les associations marocaines à s'en prendre à lui plus ou moins directement. Selon Luc Ferry, «si je sors le nom maintenant, c'est moi qui serais mis en examen et à coup sûr condamné, même si je sais que l'histoire est vraie».
Première sur la liste, l'association «Touche pas à mon enfant», dirigée par Najat Anwari, a décidé de «porter plainte contre X à Marrakech» pour «demander à la justice des éclaircissements sur toute personne ayant osé protéger l’auteur de cette affaire, si crime il y a eu». L’association va aussi déposer une plainte à Paris par l’entremise de son avocat français Me Jean Chevais.
«Touche pas à mes enfants», l’association de lutte pour la protection de l’enfant, «va porter plainte contre X, contre les témoins silencieux et toute personne qui aurait étouffé l’affaire». Elle demande à Luc Ferry de «révéler les identités des mis en causes et éventuels témoins».
Aux plaintes de ces deux associations, vient s’ajouter celle de l’association internationale de lutte contre la pédophilie, Innocence en danger, pour «non dénonciation d’un crime commis aux autorités compétentes, qu’elles soient françaises ou marocaines». Elle a sollicité Me Youssef Chehbi pour porter cette affaire devant la justice marocaine. Selon l’avocat «sur la base de l’article 299 du Code Pénal, toute personne ayant connaissance d’un crime déjà tenté ou consommé, est passible d’un mois à deux ans de prison et d’une amende de 200 à 1 000 dirhams si elle n’a pas aussitôt averti les autorités». Cette affaire pourrait aussi mouiller certains Marocains, car les investigations pourraient permettre de connaître « les relais qu’à dû avoir le ministre incriminé par Luc Ferry pour trouver 14 enfants», explique l'avocat.
Mercredi 1 juin, le parquet de Paris a confié une enquête provisoire à la Brigade de protection des mineurs. Selon le site FranceSoir.fr, lors de son audition par la police ce vendredi, Ferry a réaffirmé ses déclarations et même cité des «éléments des ex-renseignements généraux». Des éléments qui pourraient s’avérer déterminants pour la suite de l’enquête en cours.