Les Allemands ont la cote auprès des Nations unies. Avant Horst Köhler, désigné médiateur au Sahara occidental, il y a eu le cas de Martin Kobler en Libye. Le diplomate a toutefois été démis de ses fonctions sans ménagement par Antonio Guterres, en février dernier, après seulement 14 mois d’exercice.
Au Sahara occidental, Köhler ne devrait pas connaître la même issue. Sans aucun doute, il ne fera pas face aux difficultés auxquelles s’est heurté son compatriote dans le bourbier libyen. L’ancien président allemand aura face à lui seulement trois acteurs majeurs : le Maroc, l’Algérie et le Polisario.
A 74 ans, Köhler agira presque sans la pression ni de la part de sa hiérarchie à New York, ni des représentants de la communauté internationale. Contrairement à la Libye, le différend territorial n’est pas une priorité pour les puissances mondiales. En témoigne le retard manifeste dans la nomination de l’ancien président allemand en tant qu’envoyé personnel du secrétaire général de l’ONU chargé du dossier du Sahara.
Relancer des négociations indirectes en rade depuis mars 2012
Le choix même d’un Allemand est un autre élément révélateur du peu d’intérêt qu’accordent désormais les grandes capitales au conflit du Sahara occidental. L’administration Trump, adepte du slogan «America first», a laissé le poste aux Européens. Et pourtant, l’administration Obama, alors même qu’elle se préparait à prendre officiellement ses quartiers à la Maison blanche, avait imposé le 10 janvier 2009 l’ancien ambassadeur à Alger, Christopher Ross en tant que médiateur au Sahara.
«La communauté internationale, plus exactement les membres permanents du Conseil de sécurité se refusent pour l’instant d’aller de l’avant vers une solution au conflit», a expliqué Fouad Abdelmoumni à l'agence EFE.
Au début de son mandat, Köhler est tenu de se plier au rituel des traditionnelles tournées à Rabat, Alger, dans les camps de Tindouf, Nouakchott, Madrid, Paris, voire même Londres, Moscou et Washington. L’objectif est de convaincre le Maroc de reprendre le processus des négociations indirectes, en rade depuis mars 2012. C’est d’ailleurs le principal défi que le diplomate allemand doit relever.
Köhler doit rapidement endosser ses nouveaux habits ; le Conseil de sécurité attend de lui un briefing en octobre ou début novembre.