Wimmy Hu est Néerlando-Chinoise, elle possède deux restaurants «Red Sun» aux Pays-Bas, et elle est liée d'amitié avec Hafid Bochhah. Hafid est Marocain des Pays-Bas, où il a ouvert le premier restaurant de Tapas marocains, et un autre de cuisine asiatique. Grâce à ce qu'ils appellent une «amitié sans frontières», ils se sont lancés ensemble dans une aventure maroco-sino-néerlandaise à Marrakech : ouvrir un autre «Red Sun», de la «Modern Asian Cuisine» haut de gamme.
«Après 25 ans d'études et de travail aux Pays-Bas, je suis venu il y a 4 ou 5 ans au Maroc et j'ai vu qu'il y avait beaucoup d'opportunités pour ce genre d'entreprise», nous explique Hafid lors de l'inauguration, le 21 mai dernier, de son nouveau restaurant. Pour cette inauguration, Hafid et Wimmy n'ont pas fait dans la dentelle. Ils ont fait venir un avion exprès des Pays-Bas pour une centaine d'invités hollandais, car le Red Sun Marrakech a déjà une image à défendre. Aux Pays-Bas, les deux «Red Sun» qui existent, à Blaricum, la Beverly Hills hollandaise et à Amsterdam, la clientèle est exquise : la jet-set néerlandaise. A Marrakech, pourtant rendez-vous incontournable de la jet-set française ou encore américaine, les Hollandais n'ont pas encore leurs repères. Chose que le Red Sun tente de faire évoluer.
Pour commencer en grande pompe, les patrons ont invité 50 des 400 plus grandes fortunes des Pays-Bas, nous explique Ahmed Larouz, le «monsieur communication» du Red Sun Marrakech. Etaient aussi présents le ministre chargé de la Communauté marocaine à l'étranger, Mohamed Ameur, et les ambassadeurs des Pays-Bas et de Chine. L'entrée sur tapis rouge, les gnawas à l'extérieur et le dragon chinois (animé par des Marocains!) à l'intérieur du portail d'entrée, et le chanteur hollandais René Froger invité à cette occasion, témoignent également des efforts entrepris pour attirer cette nouvelle clientèle. Pourtant, Larouz explique que le Red Sun cherche aussi à attirer la clientèle marrakchie. Selon lui, la conception de cuisine japonaise, thaï et chinoise a toute sa place au Maroc où la cuisine asiatique est en vogue actuellement. De plus, le Red Sun prend soin de proposer des plats à tarifs abordables, en plus des formules de luxe.
Sur l'aspect économique du projet, Larouz est aussi plein d'éloges. «Un investissement de 2 millions d'euros, cela peut paraître peu, mais il faut savoir qu'il y a 70 jobs. Ça crée vraiment de l'emploi». Et l'expérience d'entreprendre au Maroc ? «Il y a un petit peu de différences, mais les gens me disent que j'ai beaucoup de chance», raconte Hafid. «Parce-que tout marche bien, tous les papiers sont en ordre, je n'ai pas rencontré de grands problèmes. On sent que le gouvernement veut attirer des investisseurs», continue-t-il.
Hafid est venu avec une motivation très forte. «Mes racines sont au Maroc, et j'aime la restauration. Toute ma vie, j'ai été dans ce business. En plus, j'adore le Maroc, et j'adore Marrakech, alors j'ai décidé de déménager à Marrakech et d'ouvrir ce Red Sun». Pour autant, faut-il à tout prix au Maroc pour monter un projet ? Surtout pas. «Faites quelque chose que vous avez appris, en quoi vous avez travaillé avant» , conseille-t-il. «Ne vous engagez pas dans n'importe quel projet, juste pour l'argent. Si votre cœur y est, vous allez réussir, s'il n'y est pas, ce ne sera jamais une réussite.»
Ce qui attendait Hafid le jour après l'inauguration ? Du repos ? Au contraire, une longue journée de debriefing avec son équipe...