Au Maroc, La République en Marche (LREM) serait finalement en panne ! Depuis près d’une dizaine de jours, la guerre entre les sections a atteint son apogée.
Tout a commencé au lendemain de l’annonce de l’investiture de la sénatrice de Paris et candidate du MoDem, la Franco-algérienne Leila Aïchi, à la 9ème circonscription des Français de l’étranger. L'annonce a fait l’effet d’une bombe dans les rangs du mouvement macronien au Maroc. Sur la forme, LREM Maroc semblait être mobilisé pour s’opposer à l’investiture d’une candidate pro-Polisario à la tête d’une importante circonscription. Il s’agit en effet de plus de 100 000 électeurs répartis sur 16 pays du Maghreb et de l'Afrique de l'Ouest.
Sur le fond toutefois, la guéguerre entre sections aurait bel et bien eu lieu. En témoigne la conférence de presse organisée par LREM Casablanca pour annoncer le rejet de la candidature de Leila Aïchi et le soutien inconditionnel à celle de M’jid El Guerrab. Ce dernier persiste et signe : «Je suis le candidat pour la 9ème circonscription des Français de l’étranger», sans pour autant clarifier s’il s’agit de l'ensemble de la section marocaine du mouvement macronien ou seulement la section casablancaise. Un coup de bluff apprécié moyennement par des membres de LREM Maroc qui nous ont contactés.
Pour LREM Maroc, la candidature d'El Guerrab est une «imposture»
Les flagrantes divergences des sections locales marocaines de La République en Marche se sont illustrées surtout avec le retrait non annoncé par le mouvement du nom de Leila Aïchi de la liste des candidats investis mais aussi de toute la 9ème circonscription des Français de l’étranger. Un retrait confirmé vendredi soir par LREM Maroc, qui annonçait sur sa page officielle Facebook qu’«après consultation de LREM Paris (…), il n'y a pas de candidat soutenu par LREM dans la 9ème circonscription. (...) Notre action militante pour les élections législatives est pour le moment en stand-by». Une position exprimée au grand dam de M’jid El Guerrab, lui qui se présentait jusqu’à récemment comme le candidat de LREM dans cette circonscription. Sa candidature est même qualifiée par LREM d’«imposture». Ambiance !
Capture d'écran. / Ph. Facebook LREM Maroc
Plusieurs comités de LREM ont par ailleurs mis leur campagne en pause en attendant de nouvelles consignes de la présidence du mouvement du président français Emmanuel Macron.
Pour El Guerrab, plus de LREM mais désormais de la «Majorité présidentielle»
M’jid El Guerrab, lui, semble toujours déterminé à candidater pour la 9ème circonscription, avec ou sans En Marche. Après avoir tenté l'investiture du Parti socialiste (PS) fin 2016, le Franco-marocain brandit désormais la couleur de la «Majorité présidentielle», sans pour autant donner des explications. Sur son affiche de campagne, exhibée sur Twitter, aucune citation directe de LREM ou même à la section casablancaise qui le soutient toujours.
Les cartes de visite de campagne sont arrivées. Petites mais efficaces #ExtCirco09 pic.twitter.com/kNPG7T9Xjv
— El Guerrab M'jid (@Elguerrab_mjid) 20 mai 2017
Yabiladi a tenté de joindre M'jid El Guerrab à plusieurs reprises (vendredi et samedi) mais il a, à chaque fois, prétexté un empêchement. Malgré ses promesses, il n'a jamais rappelé.
Nos questions précises sur l'absence d'investiture LREM, sa relation avec les comité de la 9ème circonscription et la nature du soutien du président français resteront donc sans réponse. Pour seule preuve de cette relation, il exhibe ses photos avec Emmanuel Macron qui n'était alors que candidat à la présidence de la République. M’jid El Guerrab semble ainsi marcher sur les traces de Malek Boutih et Manuel Valls, ses anciens collègues au PS…