Ce jeudi 4 mai, les Algériens ont rendez-vous avec les urnes pour élire leurs représentants au Parlement. Si le scrutin se joue dans l’indifférence de la majorité des électeurs, l’heure est en revanche à la grande mobilisation dans les camps de Tindouf.
Tous les Sahraouis porteurs de la nationalité algérienne se ruent vers les urnes pour voter. Même les hauts cadres du Polisario n’ont pas raté cette occasion pour déposer leur bulletin. C’est en quelques sortes un acte d’allégeance qui se répète à chaque élection législative ou présidentielle.
Une affluence qui s’amplifie au fil des années, à mesure que le voisin de l’Est multiplie les naturalisations de la population des camps. Comme en 2012, la tendance ne s’est pas démentie cette année. «Dès la matinée de ce jeudi, une file de véhicules a pris la route vers la wilaya de Tindouf», nous confie une source.
Participation record des Sahraouis aux législatives de 2012
Cette implication massive des Sahraouis a eu un impact direct sur le niveau d’abstention aux législatives algériennes de 2012. A titre d’exemple, si le taux de participation officiel sur l'ensemble du territoire était de 42,9%, d’après le ministère algérien de l’Intérieur, ce taux dépassait les 83% dans la wilaya de Tindouf, soit presque le double. Un record alors que dans la capitale, ce taux était à peine de 30,95% contre seulement 19,84% à Tizi-Ouzou.
De toute évidence, ces chiffres devront être de nouveau confirmés par les autorités algériennes lors de la proclamation des résultats des législatives du 4 mai. Tindouf tiendra le haut du pavé. En revanche, la contribution des Sahraouis n’aura aucun droit de cité.
Si une partie de la population des camps se mobilise pour booster les participations au scrutin en Algérie, d’autres Sahraouis manifestent le même enthousiasme pour la Mauritanie. Ils étaient 6 000 habitants des camps de Tindouf à prendre part aux législatives de 2013, tous détenteurs de la nationalité mauritanienne.
Ces participations ont le mérite de montrer que la population des camps n’est pas uniquement constituée de «réfugiés» originaires du Sahara, comme le prétend le Polisario. Ce qui explique d’ailleurs le refus des autorités algériennes d’autoriser les Nations unies à effectuer un recensement de la population des camps.