Le Parti de la justice et du développement (PJD) prépare son prochain congrès. La question était au cœur de la réunion du secrétariat général, tenue samedi à Rabat. Mi-janvier, le conseil national du parti de la Lampe organisera une nouvelle session en vue d'établir les points à débattre lors de la grande «messe» des islamistes et élire les membres de la commission préparatoire.
En principe, Abdelilah Benkirane n’est pas candidat à sa propre succession. En mai dernier, un congrès extraordinaire avait prolongé d’une année supplémentaire son passage à la tête du parti. L’échéance arrivera à terme dans cinq mois. Néanmoins, l’option d’une modification des statuts du parti afin de lui permettre de briguer à un 3ème mandat reste possible. Le parti doit en grande partie à son chef la première place qu’il a remportée aux élections législatives du 7 octobre dernier.
Benkirane pour se maintenir comme une riposte aux forces anti-PJD
La procédure de la sélection des candidats au poste de secrétaire général en vigueur au sein de la formation politique d’Abdelilah Benkirane empêche les ambitions des prétendants au poste de le déclarer publiquement.
Une contrainte qui bénéficie à l’actuel chef de file. S’il parvient à former un gouvernement, d’ici fin mai, il cédera alors le témoin à un de ses fidèles. Dans le cas contraire, son maintien à la tête du PJD n’est pas à écarter. Cela équivaudrait pour lui à une capitulation face au «forces du chantage». Une chose qu’Abdelilah Benkirane a toujours refusée d’accepter.
D’autant qu’au sein du camp opposé à Abdelilah Benkirane circule la solution d’attendre de connaitre le prochain numéro un du parti pour une relance des consultations pour la formation d’un nouveau gouvernement. D’aucuns même avancent que Hamid Chabat serait favorable à une telle option, estimant que Driss Lachgar l’aurait convaincu de ses bienfaits lors d’une réunion entre les deux hommes, tenue au siège de l’Union socialiste des forces populaires (USFP). D’une pierre deux coups : Elle permet, en effet, de se conformer à l’article 47 de la Constitution et de se débarrasser doucement d’Abdelilah Benkirane, présenté comme «l’auteur du blocage». Une version que l’Istiqlal vient de rejeter dans un édito paru dans l’édition de ce lundi du quotidien Al Alam.
Mais Abdelilah Benkirane se laissera-t-il conduire dans ce «piège» sans la moindre réaction, lui qui exerce un contrôle total et sur le parti et sur le Mouvement unicité et réforme (MUR), le véritable vivier électoral du PJD ? Il y a quelques semaines, tous les PJDistes de premier rang ont, à l'unisson, insisté sur le maintien d’Abdelilah Benkirane comme seul candidat du parti à former le prochain gouvernement. Contraindre le Chef du gouvernement désigné au départ à la retraite serait difficile.