Les réfugiés climatiques sont les grands oubliés de la COP22, selon Mohamed Khachani, professeur à l'Université Mohammed V de Rabat. Cet enseignant-chercheur, expert en questions migratoires, estime qu'il faut «construire une nouvelle protection» en faveur des réfugiés contraints de quitter leur territoire en proie à des bouleversements environnementaux.
«Il y a plus de 19 millions d'immigrés environnementaux. (…) Comment protéger cette population ? Ce qu'on constate maintenant, c'est que la seule référence à l'échelle internationale concernant les réfugiés, c'est la Convention de Genève de 1951. Malheureusement, cette convention ne fait aucune référence aux réfugiés climatiques», déplore Mohamed Khachani.
Deux propositions peuvent être suggérées, selon lui : adopter un protocole additionnel à la Convention de Genève et élaborer une convention spéciale aux réfugiés climatiques.
«Dans les deux cas, nous notons deux contraintes majeures : la première, c'est que nous ne disposons pas d'une définition claire de ce qu'est un réfugié. (…) La deuxième contrainte, ce sont les résistances politiques. Dans les pays développés, il y a un consensus pour rejeter l'idée d'élaborer une convention pour les réfugiés climatiques.»
D'ici à 2050, l'ONU prévoit 250 millions de réfugiés climatiques dans le monde.