Les manifestations de ce 20 février au Maroc ont été pacifiques, mais leurs conséquences macabres. 5 personnes ont perdu la vie à Al Hoceima (nord). Leurs corps calcinés «ont été retrouvés à l'intérieur de l'une des agences bancaires incendiées par les fauteurs de troubles» révèle ce matin Taieb Cherqaoui, face à la presse.
Ces actes de «vandalisme» ont éclaté après les manifestations organisées dans plusieurs villes du Maroc, revendiquant des réformes politiques et socio-économiques. Le ministre de l’Intérieur ajoute également que 128 personnes, dont 115 éléments des forces de l’ordre ont été blessées lors de ces «actes de sabotage», perpetrés notamment par des mineurs et des repris de justice.
Des incidents ont éclatés dans 7 villes : Tanger, Tétouan, Larache, Al Hoceima, Sefrou, Marrakech et Guelmim. Les «fauteurs de troubles» ont endommagé et mis le feu à : 33 établissements et édifices publics, 24 agences bancaires, 50 commerces et édifices privés, 66 véhicules et deux vélomoteurs renseigne encore le ministre de l’intérieur.
Taieb Cherqaoui renseigne même que des «quantités de drogues et de boissons alcoolisées» saisies par les douanes ont été emportées par des éléments qui se sont attaqués aux bâtiments de l’administration des douanes à Larache.
Au total, ce sont 120 personnes qui ont été interpellées par les différents services des forces de l’ordre marocaines. Le ministère de l’intérieur précise que les «mineurs arrêtés sur les lieux des événements ont été remis à leurs tuteurs». Quant aux autres, ils seront déférés devant la justice, fait savoir Taieb Cherqaoui qui ajoute aussi que «les recherches se poursuivent» pour l’arrestation du reste des personnes impliquées.
Enfin, le premier M. Cherqaoui rappelle que les pouvoirs publics veilleront à «garantir le climat de liberté d’expression» tout en avertissant que qu’ils feront face «avec la force de la loi, à tout ce qui est susceptible de porter atteinte à l'ordre public, à la sécurité des citoyens ou à leurs biens».