Flashback pour se remémorer le contexte de l’époque. Après avoir perdu à une voix près l’attribution de l’organisation du mondial 2006, l’Afrique du Sud est à nouveau en lice pour organiser la compétition qui devrait se dérouler 4 ans plus tard. Face à la nation arc-en-ciel, la Tunisie, la Libye, l’Egypte et le Maroc déposent leur candidature. Mais presque tous les autres pays se retirent à l’exception de l’Egypte et du Maroc.
Coup de massue le 15 mai 2004 à Zurich en Suisse. Le comité exécutif de la Fifa ouvre l’enveloppe du pays organisateur de la Coupe du monde. Il y est écrit : Afrique du Sud. Le pays des «Bafana-Bafana» venait d’être choisi officiellement, par 14 voix contre 10 pour le Maroc et 0 pour l’Egypte, comme le premier pays africain à recevoir un mondial sur son sol.
10 millions de dollars
Seulement, officieusement, les coulisses de cette élection cache des magouilles pour le moins douteuses. Selon le reportage de la chaîne franco-allemande, le trinidadien Jack Warner, président de la Concacaf de l’époque pèse de tout son poids pour faire pencher la balance du côté sud-africain en influençant les votes. Ce lobbying de couloirs se serait fait en échange de la somme de 10 millions de dollars versés dans les comptes de la Concacaf pour le «développement du football sud africain».
Pire, bien avant cela, Jack Warner s’est rendu au Maroc et aurait réclamé 1 million de dollars aux autorités marocaines en échange des voix de la Concacaf en faveur du Maroc. Cette somme lui aurait été versée si l’on en croit la «déduction» du journaliste marocain, Najib Salmi qui témoigne dans le mini-documentaire.
Résultat : dans cette partie de poker footballistique c’est celui qui a payé le plus qui a fini par l’emporter. L’Afrique du Sud organise donc la compétition mondiale de football de façon déloyale certes mais avec les retombées que nous lui connaissons. Le pays s’est appuyé sur les infrastructures de la coupe du monde 2010 pour accueillir 3 ans plus tard la CAN 2013 à la faveur du retrait de la Libye.