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Grand Angle  

Une amie d'Hasna Aït Boulahcen affirme avoir aidé à repérer Abaaoud

Plus de 2 mois après les attentats de Paris, une amie d'Hasna Aït Boulahcen a livré à RMC, un témoignage bouleversant sur la fuite du cerveau présumé des attentats de Paris. Le récit de l'amie de la cousine du terroriste, la place comme le témoin déterminant qui a permis aux enquêteurs antiterroristes de localiser Abaaoud et de conduire les hommes du Raid à la planque où le terroriste, sa cousine et un autre commando ont trouvé la mort. Déroulé de ce récit inédit.

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Temps de lecture: 3'

Son récit pourrait bouleverser notre connaissance des éléments de l'enquête au lendemain des attentats de Paris. Alors que la police traquait d'Abdelhamid Abaaoud, une amie d'Hasna Aït Boulahcen affirme avoir rencontré le cerveau présumé des attentats de Paris. Dans un récit qu'elle livre à RMC et dont une reconstitution a été réailisée par BFMTV, la jeune femme explique que c'est elle qui a permis de localiser Abaaoud. 

Un coup de fil d'Abaaoud et "1010" comme code 

A son initiative, le jeune femme témoigne au micro de RMC et révèle qu'elle est amie avec Hasna Aït Boulahcen depuis des années. Le 15 novembre 2015, deux jours seulement après les attentats, elle était avec Hasna lorsque celle-ci reçoit un appel, raconte la jeune femme. A l'autre bout du fil, son cousin, Abdelhamid Abaaoud. Selon le récit de la jeune femme, Abaaoud demande à sa cousine de trouver une voiture "pour aller chercher quelqu'un qui a besoin d'un hébergement" avec comme point de ralliement l'adresse du 2, rue des Bergeries à Aubervilliers, en Seine Saint-Denis dans une zone industrielle en contre-bas de l'autoroute A86. 

Toujours selon le récit livré à RMC, la jeune femme accompagne son amie à qui son cousin avait fournit le code "1010" comme mot de passe. Une fois arrivées sur place, Hasna Aït Boulahcen lance "1010". Surgit alors d'un buisson, habillé d'un "bob sur la tête, des baskets orange, un bombers", Abdelhamid Abaaoud. "Pour moi, c'était un Roumain. En plus, il avait le sourire, il ressemblait pas du tout à un terroriste", confie à RMC la jeune femme. 

La jeune fille mène l'interrogatoire du terroriste 

Pas impressionnée par celui qu'elle croyait en Syrie comme le lui avait dit son amie, la jeune femme se livre même à un interrogatoire du terroriste le plus recherché d'alors. Et Abaaoud de répondre, toujours selon le récit, "Les terrasses, c'est moi". La jeune fille continue son interrogatoire, "Mais vous avez tué des gens innocents !". Abaaoud répond, "Ils ne sont pas innocents, il faut regarder ce qu'il se passe chez nous en Syrie". Selon la jeune fille il était fier de lui. "Il raconte ça comme s’il racontait qu’il est parti faire les courses et qu’il avait trouvé un baril de lessive en promotion. Il est content, voilà", narre la jeune fille. 

Sans doute intriguée par le retour de celui qui était censé être en Syrie à ce moment là, la jeune fille interroge Abaaoud sur ses moyens d'entrée sur le sol français. "Il m’a dit : 'on est rentré sans documents officiels', et qu’ils sont rentrés à plusieurs, qu’avec lui il y a des Syriens, des Irakiens, des Français, des Allemands, des Anglais. (…) Il me dit qu’ils sont rentrés à 90, et qu’ils sont un peu partout en Ile-de-France." , poursuit-elle. Sur les raisons de sa participation aux attentats de Paris, le cerveau présumé fait une révélation à l'amie d'Hasna. Selon le récit, tout ne se serait pas déroulé comme prévu et Abaaoud serait venu s'assurer de la réussite des attentats. "La phrase exacte qu’il m’a dit c’est qu’il y a eu des ratés, et je suis là pour faire en sorte qu’il n’y ait plus de ratés", confie-t-elle. 

D'autres attentats devaient viser 3 lieux dans le quartier de La Défense

Selon le récit de la jeune femme, Abdelhamid Abaoud avait demandé à sa cousine de lui trouver une planque, deux paires de chaussures et deux costumes. Plus tard lorsqu'elles n'étaient plus en compagnie d'Abaaoud, la jeune femme révèle avoir tenté de raisonner son amie et lui avoir conseillé d'appeler la police. "Elle me dit non, c'est mon cousin, il faut comprendre. Il va terminer son travail et puis partir", révèle-t-elle.

Ensuite Hasna est retournée voir son cousin. De cette rencontre, elle serait revenue bouleversée et en larmes. "Elle se met à pleurer… Elle me dit, il va mourir. Elle me dit c’est jeudi et dans ma tête je me dis, je sais que je vais les en empêcher", raconte-t-elle. Abdelhamid Abaaoud lui aurait révélé que ses prochaines cibles étaient un centre commercial, un commissariat de police et une crèche situés dans le quartier de La Défense. 

Elle donne l'adresse de la planque dans laquelle mourront les 2 cousins

A en croire le récit, la jeune femme qui a appris l'adresse d'Hasna Aït Boulahcen, a composé le 197, le numéro d'urgence mis en place par le ministère de l'Intérieur. Elle fournit l'adresse de la planque d'Abaaoud : 8 rue du Corbillon à Saint-Denis qui est encerclé dès le lendemain. Les hommes du Raid échangent avec Hasna Aït Boulahcen. Il s'en suit un échange de tirs au cours duquel plus de 5000 munitions ont été tirées. L'assaut dure plusieurs heures pendant lequel, le terroriste et sa cousine trouvent la mort, le 18 novembre. 

Article modifié le 2016/02/04 à 19h37

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