L’expérience devait durer 1 mois. Elle s’est achevée au bout de 10 jours. Une étudiante belge de l’Université de Gand en Flandre-Orientale, a voulu étudier le comportement de son entourage si elle devenait musulmane, indique Sudinfo.
La jeune anversoise de 21 ans, pourtant catholique, passait en fait son temps libre pour donner des cours aux enfants de réfugiés reçus en Belgique pour faciliter leur intégration en écartant la barrière de la langue. Excédée par les amalgames entre musulmans et extrémistes, elle a alors décidé de mener l’enquête de façon empirique en entamant une transformation progressive. «Il fallait que ce soit le plus crédible possible. Je ne buvais plus d’alcool, je ne mangeais plus de viande. J’ai même étudié une partie du coran. Puis j’ai changé ma photo sur Facebook, sur laquelle j’avais un voile » confie-t-elle à Nieuwsblad. «… De plus, j’ai appris par cœur la sourate d’ouverture du Coran» révèle-t-elle à la même source.
Après avoir posté sa photo dans sa nouvelle apparence musulmane, elle décide de désactiver son compte Facebook pour voir la vitesse de propagation. «Et cela a été très vite. J’ai rapidement été submergée de questions, les gens étaient très surpris», raconte-t-elle. «Tu réalises que tu ne trouveras jamais de boulot ?», «Pour son anniversaire, on doit lui offrir un ticket d’avion vers la Syrie !», «Je préfère qu’elle ne vienne pas dans mon quartier, je n’ai pas envie qu’elle y dépose une bombe», «Elle s’apprête à rejoindre les rangs de l’État Islamique», voilà en substance le déluge de commentaires offensants qu’elle a reçus.
Alors qu'elle devait durer 1 mois, l'expérience tourne court au bout de 10 jours
Seulement en l’espace de 10 jours, 3 amis sur 4 lui ont tourné le dos. « Beaucoup d’entre eux ont une mentalité ‘‘eux et nous’’. J’ai été aidé au Parc Maximilien ces dernières semaines. Plusieurs d’entre eux me disaient de me méfier, car ces réfugiés étaient des combattants syriens », tente-t-elle d’expliquer les motivations de son expérience. Mais la jeune étudiante, sans doute sous la pression, a stoppé prématurément l’exercice. «Initialement, je devais rester voilée pendant un mois, mais cela n’aura duré que dix jours», confie-t-elle. «Je me suis très rapidement sentie exclue. Ce que je voulais démontrer a rapidement été prouvé» à savoir que «beaucoup de Belges lient automatiquement le port du voile à un acte extrémiste, y compris mes meilleurs amis», constate-t-elle.
La jeune femme a décidé de récapituler les réactions des gens dans une vidéo sur Youtube qui fait désormais le buzz sur Internet. Sa conclusion sonne sans appel : «… les gens vont uniquement prêter attention au voile, et pas à la personnalité qui se trouve en dessous». «Je sais désormais sur qui je peux vraiment compter : ma mère et ma meilleure amie», conclut-elle. Ne dit-on pas qu’il faut tirer les leçons de ses expériences ?