La première activité de l’Association sahraouie des victimes de violations des droits de l’Homme (ASVVDH), officiellement reconnue par le ministère de l’Intérieur, n’a pu voir le jour. Les autorités de Laâyoune ont empêché la tenue d’une «session de formation» de quatre jours que comptait organiser l’ONG au profit de femmes pro-Polisario sur «le rôle de la gente féminine dans le conflit (Sahara occidental, ndlr) et la récupération de la mémoire».
La maison qui devait abriter les cours a été encerclée par les forces de l’ordre, rendant impossible son accès. Ce qui semble être reproché à la direction de l’ASVVDH, c'est cette persistance à agir dans la «clandestinité» : les associations ayant leurs récépissés organisent en effet leurs événements dans de salles publiques ou dans des hôtels et non pas dans des domiciles.
Les animatrices espagnoles refoulées
L’interdiction de l’activité de ladite ONG a été accompagnée par l’expulsion de trois ressortissantes espagnoles, originaires du Pays Basque, arrivées à Laâyoune pour animer la «session de formation». A leur descente d’avion en provenance de Las Palmas, les autorités les ont priées de rebrousser chemin à bord d’un autre appareil en direction de la capitale des Iles Canaries, les considérants persona non grata.
Les trois femmes, membres d’un réseau de soutien au Polisario de la commune de Getxo, sont par ailleurs très connues des services de sûreté travaillant à l’aéroport Hassan I. En janvier dernier, leur visite à Laâyoune avait été écourtée après décision des autorités. Néanmoins, elles avaient auparavant réussi à rencontrer quelques personnes de l’Association sahraouie des victimes de violations des droits de l’Homme. Chose qu’elles n’ont pu réaliser cette fois.
L’ASVVDH a évidement condamné l’interdiction de sa première activité, estimant qu’elle consacre la volonté de l’Etat marocain d’ «imposer un blocus à la province (Sahara, ndlr)» et ce «en y empêchant les visites des partisans de l’autodétermination souhaitant communiquer avec les activistes sahraouis».