Le discours du Trône de 2014 était un moment de vérité. Plutôt que de se complaire dans une position d’autosatisfaction, le souverain s’était-interrogé sur l’impact des réalisations accomplies durant les quinze années de son règne sur le quotidien de la population. «Est-ce que le citoyen marocain, quelle que soit sa situation matérielle ou sociale, et où qu’il se trouve, dans le village et dans la ville, sent une amélioration concrète dans son vécu quotidien, grâce à ces chantiers et à ces réformes ?».
Une question qui demeure encore d’actualité en ce 30 juillet 2015. Et il en est de même pour les observations relevées par le monarque sur «certaines manifestations de pauvreté et de précarité» et la «richesse (qui) ne profite pas à tous les citoyens». Autant de freins qui ralentissent le développement du Maroc et le classe en queue du peloton dans des rapports élaborés par des organisations internationales.
En vue d’une sortie honorable du pays de ce mauvais ranking, Mohammed VI avait proposé d’inclure le capital immatériel dans le calcul de la richesse globale du royaume. A cette occasion, il avait confié à Bank Al Maghrib et au Conseil économique social et environnemental d’«entreprendre une étude permettant de mesurer la valeur globale du Maroc entre 1999 et fin 2013». Une étude qui n’a pas encore été remise au roi. Le sera-telle aujourd’hui ?
Economie et politique
Du 30 juillet 2014 au 30 juillet 2015, les disparités sociales entre les Marocains sont toujours là. Les 2,4% de croissance économique réalisés l’année dernière, selon le rapport de Bank Al Maghrib présenté le 4 juillet au roi Mohammed VI, ne vont pas contribuer pour autant à les réduire.
A moins que ce ne soit l’un des enjeux des élections communales et régionales du 4 septembre ? Un sujet qui devrait figurer au menu du discours royal d'aujourd'hui. Une occasion pour le souverain de réitérer, comme il l'avait fait dans d’autres étapes similaires, son appel aux partis politiques de proposer des candidats connus pour leur probité.
Les relations internationales devraient être également au coeur du discours royal. Durant ces douze derniers mois, le Maroc a nettement renforcé sa présence sur le continent africain avec une septième tournée royale en Afrique où le politique, l’économique et le spirituel se côtoient. La teneur de la résolution 2218 du Conseil de sécurité sur le Sahara occidental a également permis de rehausser l’image du royaume sur le continent et vis-à-vis de ses partenaires économiques et politiques, notamment l’Union européenne et les Etats-Unis.