C’est dans l’intérêt de Abdelilah Benkirane que les successeurs du «couple» soient annoncés dans les plus brefs délais. Le PJD souhaite tourner cette page avec le minimum de dégâts. C'est probablement une femme du parti de la Lampe qui est appelée à succéder à Soumia Benkhaldoun, démise hier de ses fonctions.
La députée Jamila Mossali est celle qui est pressentie. Cette parlementaire depuis 2007 est connue pour sa discrétion. Son nom ne devrait donc pas soulever de réticence au niveau des différentes sphères du pouvoir. Sa dernière activité remonte à la semaine dernière lorsqu'elle s’est déplacée au Brésil dans le cadre d’une mission de lobbying auprès des élus de ce pays où le Polisario est très actif. Et ce n'est pas un hasard si la direction du PJD a mandaté Jamila Mossali pour défendre ses positions à l’émission de débat politique, Moubacharatan maâkom, diffusée ce soir sur 2M. Le débat porte d'ailleurs sur la place des femmes lors des élections communales de 2015.
Contrairement au PJD, le MP avait anticipé
Par ailleurs, Abdelaziz El Omari, député de la Lampe, est le mieux placé pour succéder à El Habib Choubani. Il jouit depuis des années de la confiance de Abdelilah Benkirane. Une proximité qui lui a permis en 2012, d'accéder au très convoité poste de directeur du parti. Une fonction qui lui permet de garder un œil sur les activités de toutes les sections de la Lampe.
En face d’El Omari, la concurrence est très faible. Abdelali Hamieddine, qu’une partie de la presse présente comme le prochain ministre des Relations avec le parlement, traine une sombre histoire depuis plusieurs années. Des voix proches de l’extrême gauche, le pointent du doigt dans l’assassinat d’un étudiant à l’université de Fès. C’était au début des années 90, mais l'homme politique a toujours clamé son innocence.
Contrairement au PJD qui se croyait à l’abri d'un limogeage de ses ministres, le MP s’était déjà préparé à cette échéance. Il aurait donné à Benkirane une liste de six prétendants pour qu'il la remette au Palais. Le parti de l’Epi doit s’estimer heureux de voir que seul Abdelaadim Guerrouj (en plus du cas de Mohamed Ouzzine acté en début d'année) quitte le cabinet Benkirane. Et pour cause, à l’exception de Mohand Laenser, les cinq autres «Harakistes» du gouvernement étaient dans le collimateur.